Alors que la crise ukrainienne pourrait remettre en cause la livraison de deux navires Mistral à la Russie, Moscou a assuré jeudi que des "compensations" seraient demandées à la France en cas de rupture de contrat.
La Russie "fera valoir ses droits jusqu'au bout". Le vice-ministre russe de la Défense Iouri Borissov a prévenu, jeudi 20 mars, que Moscou demandera à être indemnisée si sa commande de navires militaires Mistral est annulée pour cause de sanctions après l’annexion de la Crimée. "Il ne fait aucun doute que la Russie exigera la compensation de tous les préjudices qu'elle pourrait subir”, a-t-il également précisé.
Passé en 2011, le contrat de 1,2 milliard d’euros qui porte sur la livraison par la France de deux porte-hélicoptères, prévoit des pénalités en cas de rupture d’un montant que Iouri Borissov n’a pa souhaité dévoiler. "Je pense qu'il est prématuré de les rendre publiques. Nous n'en sommes pas arrivés là. J'espère que la partie française va tout de même peser le pour et le contre, et prendre la bonne décision", a-t-il poursuivi. Il a estimé, en outre, que la rupture du contrat porterait atteinte à la réputation de la France "face à la communauté internationale".
Un millier d’emplois
Un peu plus tôt dans la journée, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a déclaré que le gouvernement réfléchissait à une éventuelle suspension mais pas à une annulation du contrat. La décision sera prise en octobre au moment de la livraison du premier exemplaire.
Reste que cette annonce a tout de même suscité l'inquiétude des salariés des chantiers navals français de Saint-Nazaire en charge de la construction des navires. D’autant que la construction de deux exemplaires supplémentaires en Russie avait été envisagée. Le chantier représente environ un millier d’emplois.
Avec AFP et Reuters