
Alors que Barack Obama a initié une réforme de la surveillance électronique américaine, le “Washington Post” révèle un nouveau programme de surveillance de la NSA surnommé Mystic, selon des documents fournis par Edward Snowden.
Nom de code : “Mystic”. La NSA (Agence de sécurité nationale) détient, depuis 2009, un programme capable d’enregistrer 100 % des appels téléphoniques passés depuis un pays. De nouvelles révélations choc publiées, mardi 16 mars, par le “Washington Post” grâce à des documents fournis par l’ex-consultant réfugié en Russie, Edward Snowden.
Fonctionnant comme une machine à remonter le temps, le programme “Mystic” récupère - via un outil baptisé “Retro” - des enregistrements qui ne paraissent pas dignes d'intérêt lors de l'appel original, et les stocke durant un mois. “Mystic” a atteint ses pleines capacités en 2011 contre un pays cible, non identifié, indique le quotidien américain.
Six pays visés par “Mystic”
Au total, six États pourraient être concernés par le programme mais le “Washington Post”, à la demande des autorités américaines, n’a pas précisé lesquels. Sans faire de commentaire, l'Agence a simplement réaffirmé dans un communiqué que sa mission consistait à identifier d'éventuelles menaces “pour défendre la sécurité nationale et les intérêts des États-Unis et de ses alliés ainsi que pour protéger ses citoyens.”
Même si la NSA affirme ne pas chercher à surveiller l’Américain lambda, ses détracteurs estiment que l’agence n’est pas en mesure de faire le tri entre les communications passées à l’étranger et celles qui impliquent des ressortissants américains. C’est d’ailleurs ce qui a provoqué le scandale du programme Prism à l’été dernier.
"La NSA a toujours cherché à tout enregistrer, et désormais elle en a la capacité", a réagi Jameel Jaffer, de la grande association de défense des libertés individuelles American civil liberties union (Aclu). "La question est maintenant de savoir si nous aurons la volonté politique d'imposer des limites raisonnables sur les pouvoirs de la NSA, c'est-à-dire, si nous aurons la volonté politique de protéger nos libertés démocratiques".
Encore beaucoup de révélations à venir
Ces nouvelles révélations interviennent alors que Barack Obama a initié, depuis le 17 janvier, une réforme des programmes de surveillance électronique, sans remettre en cause la collecte massive de données par la NSA. Il avait notamment déclaré que les États-Unis n'espionnaient pas les personnes qui ne menaçaient pas la sécurité nationale. Le réexamen des lois est en cours, et de nombreux projets de réforme, certains radicaux, sont en discussion au Congrès.
Reste que l'homme à l'origine des fuites, Edward Snowden, a promis, mardi, que les documents qu'il a subtilisés à son ancien employeur étaient loin d'avoir livré leurs derniers secrets. "Il y a encore beaucoup de révélations à venir", a-t-il déclaré par vidéoconférence lors d'une conférence TED (Technology, Entertainment and Design) à Vancouver, au Canada. "Les articles les plus importants restent à écrire"...
Vidéo : intervention d'Edward Snowden le 18 mars (en anglais)
Avec AFP