Source de tensions entre Séoul et Pyongyang, le parc industriel de Kaesong, où un ouvrier sud-coréen est en détention depuis un mois, a été au cœur de brèves discussions entre les deux Corées. Aucun accord n'a été trouvé.
AFP - Les deux Corées ont tenu de brèves discussions mardi, à propos d'un projet industriel conjoint dans le parc industriel frontalier de Kaesong, qui se sont terminées sans accord après moins de 30 minutes d'échanges, a indiqué le ministère sud-coréen de l'Unification.
Organisée à l'initiative de la Corée du Nord et acceptée dimanche par Séoul, cette rencontre constituait le premier contact officiel entre les Corées depuis plus d'un an.
Les discussions, longtemps retardées pour des raisons techniques faute d'accord sur leur lieu et leur contenu, ont débuté avec 12 heures de retard, vers 21h00 locales (12h00 GMT).
Elles se sont achevées sans accord après 22 minutes, selon le ministère sud-coréen, qui n'était pas en mesure de donner plus de détails sur la teneur des discussions.
Le parc industriel de Kaesong, situé dans la ville frontalière nord-coréenne du même nom, est censé symboliser le partenariat économique entre les Corées.
Financé par Séoul et ouvert en 2005, il emploie plus de 39.000 Nord-Coréens travaillant pour le compte de 98 sociétés du Sud.
Depuis plusieurs mois, les incidents s'y multiplient et Pyongyang ferme régulièrement sa frontière aux employés sudistes alors que les relations intercoréennes sont au plus bas.
Le 30 mars, un employé sud-coréen qui aurait critiqué le régime nord-coréen a été placé en détention par les autorités de Pyongyang à Kaesong où les autorités sud-coréennes n'ont pu avoir accès à leur ressortissant.
Les analystes attendaient peu, voire aucun résultat, de cette recontre.
Le dialogue entre les deux voisins, toujours officiellement en état de guerre depuis le sanglant conflit de 1950-53, s'est détérioré depuis l'arrivée au pouvoir en février 2008 du président sud-coréen Lee Myung-bak.
Cette réunion est intervenue alors que les tensions régionales se sont accrues après l'annonce par Pyongyang de son retrait des négociations sur sa dénuclérisation, l'arrêt de sa coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et la réactivation de ses installations nucléaires après la condamnation par l'ONU de son tir de fusée le 5 avril.
L'annonce du retrait de Pyongyang des discussions à Six - réunissant la Chine, proche allié de Pyongyang, les deux Corées, les Etats-Unis, le Japon et la Russie - a provoqué un vif émoi et de nombreux appels à son retour à la table des négociations.
La Russie, également proche de Pyongyang, s'est déclarée opposée à l'imposition de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord et juge nécessaire de reprendre les pourparlers à Six.
Lundi, Mohamed ElBaradei, chef de l'AIEA, a prôné le dialogue comme seule solution pour résoudre à la fois les dossiers du nucléaire iranien et nord-coréen, estimant que deux décennies de pressions sur Pyongyang n'avaient mené à rien.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov se rendra en Corée du Nord jeudi et vendredi, puis en Corée du Sud dans la foulée, pour discuter des tensions liées à la relance du programme nucléaire nord-coréen, a annoncé mardi son ministère.