Plus d'une semaine après la disparition du vol MH370, la Malaisie a annoncé dimanche avoir sollicité 25 pays pour poursuivre les recherches. Une demande à laquelle la France a immédiatement répondu avec l'envoi de trois enquêteurs du BEA.
C'est une mobilisation sans précédent. La Malaisie a annoncé dimanche que 25 pays étaient désormais impliqués dans les recherches pour retrouver le Boeing 777 de Malaysian Airlines disparu il y a huit jours, dans une vaste zone élargie à terre et en mer. Les États-Unis, la Chine, et la France ont notamment été sollicités pour pour leurs données satellites.
"Le nombre des pays impliqués dans les recherches et les opérations de sauvetage du vol MH370 est passé de 14 à 25, avec ce que cela comporte comme nouveaux défis à relever en matière de coordination et de diplomatie", a déclaré le ministre malaisien de la Défense et des Transports Hishammuddin Hussein.
Le BEA dépêche des enquêteurs
Une demande à laquelle la France a immédiatement répondu en annonçant l'envoi de trois membres du BEA (Bureau d'enquêtes et d'analyses pour la sécurité de l'aviation civile).
"Trois membres du BEA se rendent donc à Kuala Lumpur dès aujourd'hui et rejoindront les équipes du NTSB, l'homologue américain du BEA, pour se tenir à disposition des autorités malaisiennes dès lundi matin afin d'examiner et exploiter les données disponibles et aider à l'organisation des recherches", indique le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, dans un communiqué. La Malaisie a annoncé dimanche que 25 pays étaient désormais impliqués dans les recherches de l'avion disparu.
Par ailleurs, les policiers chargés d’enquêter sur la disparition du Boeing 777 de la Malaysia Airlines, il y a un peu plus de huit jours, examinent la personnalité ainsi que les orientations politiques et religieuses de l’équipage, des passagers de l’appareil mais également du personnel en sol, en n’excluant aucun mobile ni aucun scénario. Le chef de la police a précisé que le pilote et le copilote n'avaient pas demandé à voler ensemble, évacuant de fait l'hypothèse d'un complot.
Le pilote possédait un simulateur de vol
Les enquêteurs ont effectué des perquisitions aux domiciles du pilote et du copilote du vol MH370, disparu le 8 mars à 01h22 du matin
sans laisser de traces, moins d’une heure après son décollage de
Kuala Lumpur, avec 239 passagers et membres d’équipage.
Les policiers ont d'ores et déjà découvert un simulateur de vol chez le commandant de bord, Zaharie Ahmad Shah, 53 ans. "Les officiers ont parlé avec la famille du pilote et des experts sont en train d'examiner son simulateur de vol", a indiqué un communiqué du ministère des Transports.
Les experts du secteur aérien disent néanmoins que ce n'est pas si rare chez les "pilotes passionnés" de posséder ce genre de matériel. Zaharie, un pilote expérimenté, est présenté par ses collègues comme un passionné de pilotage qui s’était construit chez lui un simulateur de vol grandeur nature. "Ses jeux de simulation ont été minutieusement examinés", a déclaré un enquêteur, ajoutant qu’ils avaient toute l’apparence de jeux normaux dans lesquels les joueurs s’entraînent à piloter et atterrir dans différentes circonstances.
Des messages postés sur Facebook indiquent par ailleurs que le pilote était un opposant actif à la coalition qui dirige la Malaisie depuis 57 ans. La compagnie Malaysia Airlines, de même que les collègues de Zaharie, ne croient cependant pas à un sabotage de la part du pilote. "S’il vous plaît, laissons-les d’abord trouver l’avion. Zaharie n’est pas suicidaire, il n’est pas un exalté politique comme le disent certains médias étrangers", déclare un pilote de Malaysia Airlines. "Est-ce qu’on n’a pas le droit d’avoir une opinion politique?"
Quant au copilote Fariq Abdul Hamid, 27 ans , sa famille et ses amis le décrivent comme un homme pieux et sérieux professionnellement, rejetant certains articles le décrivant comme un Dom Juan des cockpits. Une jeune Sud-africaine a déclaré à la télévision australienne que Fariq l’avait invitée dans le cockpit lors d’un vol Phuket (Thaïlande) - Kuala Lumpur en 2011. Inviter un passager dans le cockpit est strictement interdit depuis les attentats de septembre 2001.
Deux couloirs possibles pour l'appareil
Le Premier ministre
Najib Razak a déclaré samedi que l’enquête s’était recentrée sur l’équipage et les passagers après confirmation qu’une personne à bord avait éteint
délibérement les systèmes de communication du Boeing 777 et lui avait prendre la direction de l’ouest, alors que sa destination était Pékin.
Les données satellites suggèrent que l’appareil aurait pu emprunter deux couloirs : l’un s’étendant du nord de la Thaïlande à la frontière du Kazakhstan et du Turkménistan, l’autre de l’Indonésie au sud de l’océan Indien. Le sud de l’océan Indien est l’une des régions au monde les plus isolées et l’une des mers les plus profondes du globe, ce qui devrait compliquer la recherche de débris.
Avec AFP et Reuters