
La défiance à l’égard du nouveau pouvoir instauré à Kiev semble avoir gagné une large partie de la Crimée. Reportage dans le port de Sébastopol, où de nombreux habitants voteront dimanche en faveur du rattachement à la Russie.
Pour de nombreux habitants de Crimée, le résultat du référendum de dimanche sur le rattachement de leur région à la Russie ne fait aucun doute. La paranoïa à l'égard du nouveau pouvoir à Kiev est soigneusement entretenue par les autorités locales. Dans les villes de la région russophile, Moscou est représenté comme l’unique alternative du retour au calme.
À Sébastopol, des affiches caricaturent le pouvoir central ukrainien à grand renfort de croix gammées et de slogans rappelant étrangement ceux du nazisme. Un message qui a visiblement porté ses fruits. "Les extrémistes sont arrivés au pouvoir à Kiev, tempête Tatyana, une vendeuse. "Nous n'avons rien en commun avec eux. Ils menacent la population russe, vous avez tous lu la presse et vu les informations."
Le retour à la mère patrie
Même son de cloche pour Alexei Stepanenko, capitaine volontaire engagé dans la marine ukrainienne. "Les gens à Kiev aiment hurler qu'ils sont des citoyens ukrainiens et casser des monuments. Et bien nous ne voulons pas voir cela arriver dans notre ville". Comme de nombreux autres soldats, Alexei est chargé de contrôler les véhicules et d'empêcher "les provocateurs pro-ukrainiens de semer le trouble" dans leur contrée. Pour tous ces soldats, le référendum de dimanche sonne comme un retour possible à la "mère-patrie".
En outre, les forces ukrainiennes savent qu’elles ne peuvent pas faire le poids face au géant russe. "Vous voyez nos navires là-bas, s'ils tentent de larguer leurs amarres, alors ces remorqueurs russes leur barreront immédiatement la route". Et d’ajouter, "Pour l'instant, tous les militaires de la base restent fidèles à leur serment de servir le peuple ukrainien." Pour combien de temps ? Une question complexe à laquelle personne ne saurait répondre.