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L'armée ukrainienne prête à agir en cas d'escalade dans l'intervention russe

Le Premier ministre ukrainien a estimé "illégitime" le rattachement de la Crimée à la Russie, voté par le Parlement local. S'exprimant lors du Conseil européen à Bruxelles, Arseni Iatseniouk a également prévenu que Kiev réagirait en cas d'escalade.

"Illégitime." C'est ainsi que le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk a qualifié, jeudi 6 mars, le décret voté dans la matinée par le Parlement de Crimée, en faveur du rattachement de la province à la Fédération de Russie. Un référendum doit se tenir sur cette question le 16 mars.

"Il s'agit d'une décision illégitime et ce soi-disant référendum n'a aucun fondement légal. C'est pourquoi nous exhortons la Russie à ne pas soutenir la partition de l'Ukraine", a estimé le nouveau chef du gouvernement lors d'une conférence de presse à Bruxelles, où se tient un Conseil européen extraordinaire consacré à l'Ukraine. "La Crimée était, est et restera partie intégrante de l'Ukraine", a-t-il encore insisté, plaidant pour une solution pacifique à la crise.

"Nous ne sommes pas prêts à être les vassaux de la Russie"

Arseni Iatseniouk a également prévenu que l'armée ukrainienne n'hésiterait pas à réagir en cas d'escalade dans l'intervention russe. "En cas de nouvelle escalade et d'intervention militaire de la part de forces étrangères sur le territoire ukrainien, le gouvernement et l'armée ukrainienne agiront en accord avec la Constitution et la législation", a-t-il déclaré. "Nous sommes prêts à protéger notre pays."

"Un nouveau mur est en train d'être construit", a encore estimé le chef du gouvernement ukrainien. "Je me tourne vers le président Poutine et je lui dis : Monsieur Poutine, faites tomber ce mur d'intimidation et d'agression militaire, et construisez un nouveau type de coopération", a-t-il lancé à l'adresse du président russe. "Nous sommes prêts à la coopération", mais "nous ne sommes pas prêts à nous rendre et à être les vassaux de la Russie", a-t-il martelé.

Arseni Iatseniouk a par ailleurs affirmé que l'Ukraine était prête à signer "dès que possible" l'accord d'association avec l'UE que l'ancien président Viktor Ianoukovitch avait refusé de signer en novembre.

Aucun accord entre K
erry et Lavrov

Par ailleurs, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré qu'aucun accord n'avait pu être conclu avec son homologue américain John Kerry pour trouver une solution à la crise ukrainienne. Les deux hommes se sont rencontrés à Rome en marge d'une réunion sur la Libye, afin de poursuivre leurs consultations sur l'Ukraine, entamées, mercredi 5 mars, à Paris.

"Pour le moment, nous ne pouvons pas dire à la communauté internationale que nous avons un accord", a déclaré Sergueï Lavrov à l'issue de la réunion.

John Kerry a également de nouveau rencontré, jeudi 6 mars, ses homologues allemand, britannique, français et italien. Le secrétaire d'État américain les a informés de la décision de Barack Obama d'imposer des sanctions aux individus et entités ayant porté atteinte à la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine. Sergueï Lavrov a estimé que ces sanctions ne faisaient qu'accroître la pression et n'étaient pas constructives.

Avec AFP et Reuters