Les forces russes ont pris lundi le contrôle des points stratégiques de Crimée. En réponse, les États-Unis ont suspendu toute coopération militaire et négociation commerciale avec Moscou. John Kerry est attendu à Kiev mardi.
La situation en Ukraine est de plus en plus tendue et le ton monte entre Moscou et Washington. Voici les derniers développements de cette crise :
- Les bases militaires ukrainiennes en Crimée ont progressivement été encerclées par des troupes russes. La situation restait tendue dans la nuit de lundi à mardi 4 mars, même si aucun affrontement n’a été rapporté. D'après le représentant de l'Ukraine à l'ONU, la Russie a envoyé environ 16 000 soldats en Crimée depuis le 24 février.
- Le Pentagone a annoncé dans la nuit que les États-Unis suspendaient l'intégralité de leur coopération militaire avec la Russie. "Cela comprend les exercices et réunions bilatérales, les escales de navires et les conférences de planification militaire", détaille le Pentagone. Un peu plus tôt, Barack Obama avait dénoncé une violation du droit international et une intervention qui place la Russie "du mauvais côté de l’Histoire".
- Washington a aussi annoncé la suspension de négociations bilatérales à venir dans les domaines du commerce et des investissements. Barack Obama a invité Vladimir Poutine à accepter l'envoi d'observateurs internationaux pour parvenir à un accord. "Avec le temps, ce sera une affaire coûteuse pour la Russie. Et le moment est venu pour eux de se demander s'ils peuvent servir leurs intérêts en ayant recours à la diplomatie par opposition à la force", a dit le président américain.
- Le secrétaire d'État américain John Kerry doit se rendre mardi à Kiev. La chef de la diplomatie de l'UE Catherine Ashton doit, quant à elle, rencontrer le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov à Genève, avant de se rendre à Kiev mercredi.
- L'Otan tiendra de son côté mardi une nouvelle réunion de crise des ambassadeurs de ses membres sur la situation en Ukraine, à la demande de la Pologne, pays voisin, qui estime que sa sécurité est menacée.
- Au Sénat américain, une proposition de loi est en cours pour fournir une aide économique à l'Ukraine et pour opérer des sanctions diplomatiques et économiques envers la Russie.
- Lundi, un responsable du ministère ukrainien de la Défense faisait état d’un ultimatum sommant les soldats et les marins ukrainiens présents en Crimée de se rendre d’ici 3 heures du matin GMT, dans la nuit de lundi à mardi. L’information a aussitôt été démentie par Moscou.
- Plusieurs centaines de manifestants pro-russes occupaient lundi soir le siège du gouvernement régional de Donetsk, dans l’est de l’Ukraine, fief du président déchu Viktor Ianoukovitch.
- Le Conseil de sécurité de l'ONU a entamé une nouvelle réunion tendue lundi, la troisième en quatre jours, consacrée à la crise en Ukraine. L'ambassadeur russe à l'ONU, Vitali Tchourkine, a affirmé que le président déchu ukrainien Viktor Ianoukovitch a écrit une lettre samedi 1er mars pour demander au président russe Vladimir Poutine l'aide militaire de la Russie "pour défendre la population ukrainienne".
- L'initiative russe en Crimée "n'est pas une mission de protection des droits de l'homme mais une violation des lois internationales et de la souveraineté de l'Ukraine", a répondu Samantha Power, l'ambassadrice américaine à l'ONU.
- L'ambassadeur français Gérard Araud s'est déclaré "déçu par cette réunion qui ne nous a rien apporté de nouveau". "Nous avons eu l'impression d'être ramenés 50 ans en arrière", c'est-à-dire au plus fort de la Guerre froide. Mais, a-t-il ajouté devant la presse, "en 2014 on ne peut pas se comporter comme en 1968" quand l'Union soviétique envahissait la Tchécoslovaquie.
- Les menaces de rétorsion économique ont eu de lourdes conséquences sur la bourse de Moscou, qui a chuté de près de 11 %, et sur le cours du rouble, la monnaie russe atteignant un record de faiblesse face à l’euro comme au dollar.
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