
Un série d'attaques meurtrières imputées aux islamistes de Boko Haram a fait au moins 85 morts au cours du week-end, dans le nord-est du Nigeria.
Le nord-est du Nigeria a connu une fin de semaine particulièrement sanglante avec une série d'attaques meurtrières des islamistes de Boko Haram ayant provoqué la mort d'au moins 85 personnes pour les journées de samedi et dimanche.
Une première attaque, constituée d'un double attentat, a fait samedi soir 46 morts à Maiduguri, capitale de l'État de Borno. "Il y avait des hommes, des femmes et des enfants parmi les corps. La panique est telle que le secteur est déserté, la population ayant fui les maisons", a ajouté un habitant qui a participé aux secours.
Peu après, une autre attaque d'éléments présumés de Boko Haram, à quelque 50 km à l'ouest de Maiduguri, a fait 39 morts dans la localité de Mainok. Les habitants se préparaient à la prière du soir quand des dizaines d'assaillants vêtus d'uniformes de l'armée et circulant à bord de 4X4 ont attaqué Mainok, lançant des grenades et tirant au fusil-mitrailleur. "Ils sont arrivés vers 19H00 et ont commencé à tirer aveuglément, à l'aide de lance-grenades RPG, d'explosifs divers et de fusils AK-47", selon un des témoins, Yahaya Umar.
"Situation de guerre"
Dans un communiqué de l’Élysée diffusé dimanche, le Président François Hollande a déclaré qu’il “condamnait avec la plus grande fermeté” ces attentats terroristes. “Il réitère auprès des autorités et du peuple nigérians, comme il l'a déjà fait au cours de son déplacement au Nigeria les 27 et 28 février derniers, la solidarité de la France face au terrorisme.”
Maiduguri, capitale du volatile État de Borno, dans le nord-est, est considéré comme le berceau de Boko Haram depuis sa création il y a cinq ans. Le groupe islamiste multiplie les attaques meurtrières dans la moitié nord du pays depuis 2009. Les violences sont quasi-quotidiennes dans les États du nord-est (Adamawa, Borno et Yobe), pourtant sous état d'urgence depuis des mois et quadrillés par l'armée.
Les militaires nigérians ont annoncé, vendredi 27 février, avoir tué treize membres présumés de Boko Haram et en avoir arrêté 15 autres dans la région, au lendemain d'une attaque attribuée au groupe islamiste qui a tué au moins 37 personnes. Plus tôt dans la semaine, des membres présumés de Boko Haram avaient attaqué le dortoir d'un lycée de Buni Yadi (État de Yobe), tuant 43 personnes.
La lutte contre Boko Haram relève d'une "situation de guerre", a déclaré vendredi le porte-parole de la présidence, Doyin Okupe. "Nous sommes engagés dans une guerre qui s'est internationalisée", a-t-il ajouté, en référence à la possible présence d'éléments de Boko Haram dans des pays limitrophes du nord du Nigeria, notamment au Cameroun.
Environ 300 000 personnes, dont 51 % d'enfants, ont fui leurs foyers du Nord-Est depuis mai 2013, en raison des violences, selon l'ONU.
Avec AFP et Reuters