Un Français a été tué par balles dimanche à Benghazi, a annoncé un responsable libyen. Il travaillait sur un chantier de rénovation d’un hôpital dans le cadre d'une coopération bilatérale franco-libyenne. Le Quai d'Orsay a confirmé.
Patrice Réal, un ressortissant français, a été tué par balles, dimanche 2 mars, à Benghazi, deuxième ville de Libye, selon une source médicale à l'hôpital al-Jala il avait été admis. Un responsable des forces de sécurité a indiqué à Reuters que cet ingénieur âgé de 49 ans "a été tué par trois coups de feu". Le Quai d’Orsay a confirmé l'information en milieu d'après-midi.
Plusieurs sources concordantes affirment que la victime travaillait pour une compagnie chargée des travaux d'extension d'un centre médical de Benghazi. Le responsable de cet établissement hospitalier ajoute que la victime, qui se trouvait dans le quartier de Ras Abeida dans le centre-ville, était en compagnie de collègues au moment de l'attaque.
Mission de coopération franco-libyenne
Depuis 2007, la France s'est particulièrement impliquée dans la rénovation et l'extension de ce centre médical dans le cadre de la coopération bilatérale entre les deux pays. L'ex-consul honoraire de France à Benghazi, Jean Dufriche, était à la tête de la mission de coopération dans cet hôpital. Il a quitté le pays après avoir échappé à une tentative d'assassinat en juillet 2013.
Quelques mois avant cet incident, le 23 avril dernier, c’est l'ambassade de France à Tripoli qui avait été visée par un attentat à la voiture piégée, faisant deux blessés parmi les gendarmes français.
Les intérêts français et occidentaux ont été visés par plusieurs attaques en Libye depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, notamment dans l'est du pays, bastion de la révolution libyenne et fief de groupes islamistes.
Sept chrétiens exécutés sur une plage
De nombreux pays ont fermé leur représentation diplomatique à Benghazi et certains ont même suspendu leurs liaisons aériennes depuis que l'ambassadeur, Chris Stevens, et trois ressortissants américains ont été tués par des islamistes le 11 septembre 2012. Les attaques et assassinats n’ont pas cessé pour autant. En décembre, un enseignant américain avait été tué par balles dans cette ville en proie à une insécurité persistante. Puis en janvier, un Britannique et une Néo-Zélandaise ont été exécutés sur une plage située à une centaine de kilomètres à l'ouest de Tripoli, la capitale libyenne.
La semaine dernière, sept chrétiens égyptiens ont été assassinés, également sur une plage à Benghazi, peu après leur enlèvement par des hommes armés.
Des diplomates occidentaux redoutent désormais que la violence qui persiste à Benghazi ne gagne la capitaleTripoli.
Avec AFP et Reuters