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Mouloud Hamrouche veut "faire tomber le régime du président Bouteflika"

Après l'annonce, ce week-end, de la candidature du président algérien Abdelaziz Bouteflika pour un quatrième mandat, l'ancien chef de gouvernement Mouloud Hamrouche a appelé ce jeudi à faire tomber le régime "dans le calme", avec l'aide de l'armée.

En organisant une conférence de presse à l’hôtel Safir d’Alger, jeudi 27 février, Mouloud Hamrouche, ancien chef du gouvernement algérien, a voulu dissiper les doutes sur sa propre participation à l’élection présidentielle du 17 avril prochain, à laquelle il ne se portera donc pas candidat. Mais l’homme est allé beaucoup plus loin : il a appelé à faire tomber le régime du président Bouteflika. Mouloud Hamrouche a estimé que "les facteurs de blocage sont toujours là, avec ou sans le renouvellement du mandat" d'Abdelaziz Bouteflika, 77 ans, au pouvoir depuis 1999 et dont la candidature à un quatrième mandat a été annoncée la semaine dernière.

Mouloud Hamrouche, qui faisait partie des six candidats qui se sont retirés de la présidentielle de 1999 – remportée par l’actuel président – a appelé jeudi à boycotter le scrutin du 17 avril. "La crise dépasse cette élection [...] qui ne sert à rien [...] et mon sentiment est que ce régime n'est pas bon pour l'Algérie", a-t-il ajouté.

"Ce régime s'est effrité et va tomber, [c'est pourquoi] je veux le faire tomber dans le calme et non dans une vague de violence", a-t-il dit. Pour lui, l'armée doit jouer un rôle dans ce changement, car "il n'y a aucune chance d'élaborer la démocratie sans l'aval de l'armée". "Je ne demande pas un coup d'État. Je n'appelle pas l'armée à empêcher Bouteflika de se représenter. Je l'appelle à sauver l'Algérie de l'impasse", a indiqué Mouloud Hamrouche, qui a été chef de gouvernement entre 1989 et 1991. Son gouvernement était considéré comme l'artisan des réformes politiques qui ont permis l'émergence d'une presse privée après 26 ans de règne de médias publics.

Avec AFP