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Atangana de retour en France après 17 ans de prison au Cameroun

Libéré voilà quatre jours par les autorités camerounaises, Michel Thierry Atanga est arrivé vendredi en France. Il s'est dit "extrêmement usé" après une détention de 17 ans pour détournement de fonds publics. Il va subir des examens médicaux.

"Extrêmement usé" : c'est l'état d'esprit dans lequel Michel Thierry Atangana s'est décrit à son retour en France, vendredi 28 février, après 17 ans de prison. Son avion en provenance de Yaoundé s'est posé à l'aéroport de Roissy à 6h35.

À sa sortie de l'avion, le Français d'origine camerounaise a été accueilli par sa famille et ses deux fils, les membres de son comité de soutien et la ministre déléguée aux Français de l'étranger, Hélène Conway-Mouret.

"Il était à l'isolement dans une pièce qui était trop petite pour lui. Il ne pouvait pas se tenir debout, au sens propre comme au sens figuré. Et ce calvaire a duré 17 ans", a précisé aux journalistes Me Eric Dupond-Moretti, l'un de ses avocats.

"Je l'ai quasiment vu pour la première fois de ma vie aujourd'hui", a confié à la presse son fils Eric, 23 ans, qui avait 6 ans quand son père a été emprisonné. "On va prendre le temps de se rencontrer et de reconstruire notre relation là où on l'avait laissée", a-t-il ajouté, se disant "très fier" de son père.

Examens médicaux

Michel Atangana "va se rendre (à l'hôpital) du Val-de-Grâce pour quelques examens médicaux" dans la journée, a précisé la ministre déléguée aux Français de l'étranger Hélène Conway-Mouret. Elle a salué "un homme courageux, qui a vécu des conditions de détention difficiles".

Sa remise en liberté, qui fait suite à un décret de remise collective de peine signé le 18 février par le président Biya, a mis fin à un long combat pour celui qui a toujours nié les faits dont on l'accuse au Cameroun.

L’homme, envoyé dans ce pays par son employeur pour des projets routiers, avait été condamné une première fois à 15 ans de prison en octobre 1997 pour détournement et tentative de détournement de fonds publics. Dans des conditions jugées scandaleuses par la défense, il avait de nouveau été condamné à 20 ans de détention en octobre 2012. En mai 2013, l'affaire avait pris une tournure diplomatique lorsque le président François Hollande a dénoncé une durée de détention "inadmissible".

Avec AFP

Tags: France, Cameroun,