Selon une enquête de l'hebdomadaire "Le Point" publiée jeudi, une agence de communication fondée par deux proches de Jean-François Copé a surfacturé ses prestations à l'UMP lors de la campagne présidentielle de 2012, empochant 8 millions d'euros.
"Le Point" parle déjà de 'l"affaire Copé". Dans son édition du jeudi 27 février, l'hebdomaire affirme que Bygmalion, l'agence de communication appartenant à deux proches de Jean-François Copé, a profité de la présidentielle de 2012 pour surfacturer certaines prestations à l'UMP. Au total l'agence aurait empoché un montant estimé à 8 millions d'euros pour organiser les meetings de campagne.
La société visée, Events et compagnie, filiale événementielle de Bygmalion, n'aurait pas hésité à gonfler certains tarifs, indique le journal, qui cite notamment "des frais de traiteur, de retransmission vidéo ou encore d'éclairage" pouvant parfois "doubler". Créée par deux amis de Jean-François Copé, alors secrétaire général de l'UMP, la petite entreprise en aurait profité entre 2010 et 2012, à l'époque même où sombraient les finances du parti. Peu après, l'UMP a fait appel à ses sympathisants pour renflouer ses caisses, à hauteur de 11 millions d'euros.
L'entreprise Bygmalion a été fondée en 2008 par Bastien Millot, qui fut directeur de cabinet de Jean-François Copé à Meaux et Guy Alvès, qui fut son chef de cabinet à Bercy.
Copé porte plainte
L'enquête, qui s'est intéressée de près à la galaxie Copé, révèle également que Bygmalion aurait pour actionnaire une SARL basée au Luxembourg, derrière laquelle se dissimulerait le holding familial d'Emmanuel Limido, un gestionnaire de fonds lié au Qatar. Et, souligne le journal, en 2006-2007, lorsqu'il était ministre du Budget, Jean-François Copé avait donné son accord pour la vente au Qatar de deux joyaux immobiliers de l'État, avec le même Emmanuel Limido comme intermédiaire.
"C'est absolument immonde", a réagi Jean-François Copé sur I>Télé, qui a chargé Me Hervé Temime de porter plainte pour diffamation contre "Le Point" et les deux auteurs de l'article. "C'est un coup monté totalement, de manière absolument ignoble, il n'y qu'une manière d'y répondre, c'est par la voix des tribunaux", a-t-il poursuivi.
"C'est extrêmement grave, c'est un tissu de mensonges", a dit encore le député-maire de Meaux. Il met en cause le directeur de l'hebdomadaire, Frantz-Olivier Giesbert, "qui depuis des mois et des mois nous attaque, Nicolas Sarkozy comme moi-même, pour nous détruire".