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Sotchi : les athlètes russes dopés au gaz, selon une chaîne allemande

Avec 33 médailles dont 13 en or aux Jeux olympique de Sotchi, la Russie est montée sur la plus haute marche du podium au classement des nations. Mais selon une chaîne allemande, les Russes ont triché en ayant recours à un gaz dopant.

Lors de la dernière journée des Jeux olympiques de Sotchi, dimanche 23 février, les Russes ont conclu de la plus belle des manières les deux semaines de compétition en réalisant en triplé en ski de fond. Au total, le pays organisateur a récolté 33 médailles dont 13 en or durant l'olympiade.

Cette belle performance est toutefois sujette à caution depuis les révélations de la chaîne allemande WDR. Dans son émission "Sport Inside" diffusée lundi 24 février, elle affirme que de nombreux athlètes russes présents à Sotchi se sont dopés grâce à un gaz rare appelé Xénon. Selon la WDR, l’inhalation de ce gaz entraîne la sécrétion d’une hormone dans le corps : l’érythropoïétine, plus connue sous le nom d’EPO. Cette dernière permet d'augmenter le nombre de globules rouges dans le sang et et donc d'améliorer l’endurance.
La chaîne allemande a découvert que l’utilisation de ce gaz n’était pas récente. "Plus de 70% des médailles russes aux JO d’Athènes en 2004 et à Turin en 2006", y auraient eu recours. S’appuyant sur des documents des autorités russes, les journalistes estiment également que les ministères du Sport et de la Défense en recommandent même l’usage pour améliorer les performances sportives et parce que ce gaz n’est pas détectable lors des contrôles anti-dopage.

"Le Xénon n’est pas un gaz illégal"

En réponse à ces révélations, Vladimir Uiba, le directeur de l'Agence fédérale russe de biomédecine (FMBA) a déclaré qu’il était possible que ce gaz soit bien utilisé par certains athlètes. "Le Xénon n’est pas un gaz illégal. Nous avons un principe qui est de ne pas utiliser ce qui est interdit par l’agence mondiale antidopage (AMA)", a-t-il dit selon les agences de presse russes.

"Il est possible que nos sportifs aient inhalé du Xénon, mais il n’y a rien de mal à cela. Ce n'est pas illégal, ce n'est pas destructeur et cela ne provoque pas d'effets secondaires", a-t-il ajouté.

La Russie profite ainsi d’un flou autour de cette question. L'apport externe d'EPO, par injections, comme cela a été plusieurs fois le cas dans le milieu du cyclisme avec l’affaire Armstrong notamment, est clairement considéré comme du dopage, mais l'utilisation d'une autre méthode pour stimuler la production naturelle d'EPO n'est pas prohibée.

L’Agence mondiale antidopage a toutefois décidé d’enquêter sur l’utilisation du gaz Xénon. "La commission qui s'occupe de ce genre de question va se pencher sur le sujet dès sa prochaine réunion", a affirmé son président Craig Reedie dans l'émission de la WDR.

Pour le moment six athlètes ont été rattrapés par la patrouille antidopage depuis le début des Jeux olympiques de Sotchi, mais aucun russe. Il s’agit de la biathlète allemande allemande Evi Sachenbacher-Stehle, du pousseur-freineur du bobsleigh à quatre italien William Frullani, la fondeuse ukrainienne Marina Lisogor, des joueurs hockey sur glace Vitalijs Pavlovs (letton) et Nicklas Bäckström (suédois) et du skieur de fond autrichien Johannes Dürr.

Avec dépêche AFP