L'UMP a boycotté, mercredi, la séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale. L'opposition entendait ainsi protester contre les propos de Manuel Valls qui a rappelé à Claude Goasguen qu'il "venait de l'extrême droite".
L’heure n’est toujours pas à l’apaisement. Les bancs des députés du groupe UMP sont restés vides, ce mercredi après-midi, lors de la séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale. La raison ? Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, a fermement refusé de présenter ses excuses au député-maire UMP du XVIe arrondissement de Paris, Claude Goasguen, à qui il a rappelé, mardi 25 février, qu'il venait "l'extrême-droite".
"Le Premier ministre n'a pas présenté d'excuses ni demandé à ses ministres d'arrêter leurs provocations, a déclaré Christian Jacob aux journalistes dans la salle des Quatre-Colonnes. On en est à des dérapages qui s'accentuent de semaine en semaine. Les ministres sont là pour répondre aux questions des parlementaires. On a créé cet incident aujourd'hui pour demander aux ministres de garder leur sang-froid", a-t-il expliqué.
Un peu plus tôt dans la journée, la majorité avait réaffirmé qu'elle n'entendait pas faire de Mea culpa. “Évidemment que le gouvernement n’a pas l’intention de s’excuser”, avait déclaré mercredi à la sortie du conseil des ministres Alain Vidalies, ministre chargé des relations avec le Parlement. “J’espère que l’UMP reviendra à la sagesse”, avait-il ajouté, qualifiant de “déplorable” sa décision de boycotter la séance des questions au gouvernement. "Ici, on est sur une surinterprétation et sur une posture", avait insisté Alain Vidalies en rappelant que Manuel Valls répondait à une question dans laquelle un député UMP "osait comparer la situation de Nantes à celle de Kiev".
De son côté, Manuel Valls avait appelé la droite à se montrer “responsable” et à ne pas polémiquer “de manière inutile”. "Il ne faut jamais boycotter", avait déclaré le ministre de l'Intérieur, mercredi, sur iTélé. "C'est important les séances de questions au gouvernement, surtout que c'est la dernière avant les élections municipales. Il faut se ressaisir".
Un gouvernement "à bout de souffle"
Répondant à une question de l’UMP Yannick Moreau sur les violences qui ont eu lieu le samedi 22 février à Nantes, comparées à celles de Kiev en Ukraine, Manuel Valls s’est brièvement adressé au député UMP Claude Goasguen qui l’apostrophait. “Face à cette extrême droite, nous répondons. Monsieur Goasguen, vous en venez, vous, de l'extrême droite. Vous savez ce qu'il en est. Nous nous se sommes complaisants avec personne. Vous, vous êtes complaisant”, avait-il lancé.
Ces propos avaient immédiatement provoqué l’ire des députés de l’opposition, dont plusieurs membres avaient quitté l’hémicycle. Le sénateur UMP Jean-Pierre Raffarin, avait évoqué "de la nervosité dans l'air". "Aller chercher ce type d'argument, ça veut dire qu'on n'en a pas d'autre et c'est bien faible, ce gouvernement est faible, il est à bout de souffle", a-t-il dit mercredi sur France Inter. "Je crois que par cette brutalité, (Manuel Valls) a raté la marche de Matignon."
Claude Goasguen a démenti avoir été membre dans les années 1960-70 du mouvement d’extrême droite Occident. Il a précisé en revanche avoir appartenu à l’association Corpo de la faculté parisienne d’Assas et avoir été un partisan de l’Algérie française.
Avec AFP et Reuters