Le président russe Vladimir Poutine a ordonné aux forces armées de mener un exercice d'urgence dans l'ouest et dans le centre du pays. La crise politique en Ukraine suscite des tensions diplomatiques entre Moscou et les Occidentaux.
Bruit de bottes en Russie. Le président Vladimir Poutine a ordonné, mercredi 26 février, aux forces armées de mener un exercice d'urgence dans l'ouest du pays afin, afin de vérifier qu'elles sont prêtes au combat, ont annoncé plusieurs agences.
"En accord avec un décret du président de la fédération de Russie, les forces du District militaire ouest ont été placées en état d'alerte à 14h00 (10h00 GMT) aujourd'hui", a dit Serguei Choïgou, ministre de la Défense, à l'agence russe Interfax.
Ces manœuvres militaires surprises ont lieu dans un contexte de tensions diplomatiques qui opposent Moscou aux Occidentaux au sujet de la crise en Ukraine, où le président Viktor Ianoukovitch a été destitué samedi 22 février après trois mois de manifestations provoquées par son refus de signer un accord d'associations avec l'Union européenne (UE).
Londres manifeste son inquiétude
Le Royaume-Uni a immédiatement réagi par la voix de son secrétaire d’État à la Défense, Philip Hammond. "Nous allons évidemment prendre connaissance des activités des forces russes [...] Nous exhortons toutes les parties à laisser le peuple ukrainien régler ses divergences internes et décider de son avenir sans ingérence étrangère", a-t-il déclaré à la presse.
Après les événements du week-end, l'Union européenne avait déjà appelé à la non-ingérence en invitant la Russie à laisser Kiev choisir sa "voie". Le président François Hollande, quant à lui, a martelé "la nécessité d'une transition pacifique" en Ukraine et "l'importance de veiller à l'unité et à l'intégrité territoriale du pays", lors d’une conversation téléphonique, lundi 24 février, avec Vladimir Poutine.
Des “méthodes dictatoriales”, selon Moscou
Du côté de Moscou, en revanche, on évoque la montée d'une tendance "néofasciste" dans l'ouest pro-européen de l'Ukraine et des "méthodes dictatoriales" des nouvelles autorités ukrainiennes, au moment où celles-ci lançaient un mandat d'arrêt contre l'ex-président Ianoukovitch. "Si on considère que des gens qui se baladent dans Kiev avec des masques noirs et des kalachnikovs sont le gouvernement, alors il nous sera difficile de travailler avec un tel gouvernement", a lancé le Premier ministre russe Dmitri Medvedev, réagissant à l'arrivée au pouvoir de l'opposition ukrainienne ce week-end. "Il me semble que c'est une aberration de considérer comme légitime ce qui est en fait le résultat d'une révolte", a-t-il ajouté à l'intention des Européens.
La formation du nouveau gouvernement en attendant les élections présidentielles anticipées du 25 mai prochain doit être annoncée dans quelques heures depuis la symbolique place Maïden, berceau de la contestation.
Avec AFP et Reuters