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Salon de l'agriculture : inauguration dans le calme pour François Hollande

François Hollande a inauguré samedi le Salon de l’agriculture, sans rencontrer de réelle hostilité, contrairement à ce qui était attendu. La filière agricole connaît un malaise après des négociations houleuses sur la PAC.

Dans un climat étonnamment apaisé, malgré quelques interpellations, François Hollande a arpenté, samedi 22 février, les allées du Salon de l'agriculture. Cette inauguration s'annonçait pourtant risquée pour le chef de l'État, entre le ras-le-bol de la profession, une cote de popularité au plus bas et les mouvements d'humeur des "bonnets rouges" ou de la Manif pour tous.

Accueilli chaleureusement à 7 heures (heure de Paris) par un éleveur de Bergerac (Dordogne), qui lui a présenté une Blonde d'Aquitaine, le président français a déambulé parmi les stands entouré d'un important dispositif de sécurité, goûtant tour à tour bœuf, brochette d'agneau, charcuteries ou fromage.

Pas de sifflets ni de huées

À l'exception d'un "Hollande casse-toi!" hurlé par une femme rapidement évacuée par le service d'ordre, aucun incident n'a perturbé la visite, qui s'est achevée en début d'après-midi. "Tout le monde s'attendait à ce que ce soit le concours des sifflets, des huées, des difficultés et les journalistes sont tous surpris [...] C'est un dialogue qui s'est installé", a raillé le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, à la fin de la visite présidentielle.

Pour François Hollande, il s'agissait d'une "visite de travail", dont l'objet était de "prendre en compte les problèmes, de les régler" mais aussi de souligner "l'excellence" de ce secteur fortement exportateur et son "avenir" auprès des jeunes. "Il y a une question du lait, qui doit être rémunéré à son prix, il y a les questions de simplification, et j'ai lancé, pour l'ensemble des filières agricoles, le pacte de responsabilité", a-t-il énuméré.

Si le président n'a rien annoncé sur le fond, l'ambiance de sa visite semble démontrer que la négociation conflictuelle sur la Politique agricole commune (PAC), dont les résultats avaient tant déplu aux céréaliers, appartient désormais au passé

"Beaucoup d’espoirs déçus"

"Je suis dans un état d'esprit positif", a confirmé Xavier Beulin, le président de la FNSEA, principal syndicat , à l'AFP. "Le climat est serein", a pour sa part renchéri François Thabuis, président des Jeunes agriculteurs (JA).

De fait, la FNSEA avait évacué la veille les sujets qui fâchent lors des États généraux de l'agriculture, pour interpeller les pouvoirs publics sur ses difficultés, avec une revendication centrale, la simplification.

Néanmoins, certains éleveurs en ont profité pour exprimer leur mécontentement. "Vous avez soulevé beaucoup d'espoirs, mais on a l'impression qu'ils ne sont pas récompensés", a reproché au président Jean-Pierre Fleury, patron de la Fédération nationale bovine (FNB), évoquant la prime aux vaches allaitantes, point d'achoppement des négociations de la PAC.

Le président a finalement quitté le salon après une visite de sept heures. Il en avait passé dix l'an dernier, et une douzaine en 2012, en pleine campagne présidentielle.

Avec AFP