En quelques années, l'Éthiopie s'est imposée comme un acteur majeur du marché de la rose, fleur phare de la Saint-Valentin. Reportage dans une ferme horticole, proche d'Addis-Abeba, qui exporte quelque 5 millions de roses par an.
Dans le secteur de la rose, on connaissait le Kenya, Israël, l’Équateur et la Colombie. Mais depuis peu, l’Éthiopie s’est imposée sur le lucratif marché mondial de la fleur coupée. Ce pays d’Afrique de l’est serait même en passe d’en devenir un acteur incontournable.
La société horticole Gallica Flowers a implanté, il y a sept ans, ses huit hectares de serres sur un plateau à 2 600 mètres d’altitude, à une vingtaine de kilomètres de la capitale éthiopienne Addis Abeba. Aujourd’hui, elle exporte quelque cinq millions de roses par an vers l’Europe – notamment la France – mais aussi la Russie et l’Asie.
Depuis quelques semaines, Saint-Valentin oblige, la ferme redouble d’activité et envoie aux quatre coins du monde quelque 20 000 fleurs chaque jour. "Ici, nous avons un cycle de croissance de 80 jours, donc on s'organise pour qu'un maximum de fleurs soient prêtes juste maintenant, particulièrement les roses rouges. Mais nous ne produisons pas suffisamment pour répondre à toute la demande", regrette Gizachew Wondemu, l’un des responsables de l’exploitation.
4e producteur mondial
Dès 7 heures du matin, les 300 employés du site s’activent sur les rosiers et sur les plateformes de sélection des fleurs. Après la récolte, chaque rose est soigneusement triée, rangée, empaquetée, puis envoyée vers l’aéroport. "Les roses rouges partent principalement vers la France", explique le directeur de la société, Stéphane Mottier.
En quelques années, l'Ethiopie, sous l’impulsion de son gouvernement, est parvenue à se positionner sur le marché mondial de l’horticulture. En 2013, le pays a exporté plus de 2 000 millions de tonnes de fleurs, pour une valeur de 212 millions de dollars, 20 fois plus qu'il y a dix ans. Addis-Abeba se place désormais en 4e position mondiale sur ce marché.