Scandale au pays des mollahs : sept joueuses de football féminin - dont quatre membres de l’équipe nationale - ont été suspendues car il s’agissait d’hommes n’ayant pas encore fini leur processus de changement de sexe.
Depuis une fatwa émise en 1987 par feu l’ayatollah Khomeiny, le changement de sexe est permis en Iran. Cette approche libérale dans un pays par ailleurs très strict sur les questions de mœurs vient de rencontrer ses limites sur les terrains de football.
Sept joueuses de ce sport particulièrement populaire en Iran viennent d’être bannies du droit de fouler la pelouse car elles n’étaient pas tout à fait des femmes, a rapporté l’agence de presse officielle IRNA, relayée depuis le début de cette semaine par plusieurs médias anglo-saxons. Comble du scandale au pays des mollahs, quatre d’entre elles faisaient partie de l’équipe nationale féminine de football.
Il s’agissait, d’après les autorités sportives iraniennes, d’hommes dont l’opération de changement de sexe n’était pas encore aboutie. En Iran, le processus, très encadré, dure deux ans et nécessite plusieurs traitements hormonaux en plus d’une intervention chirurgicale.
Contrôles inopinés
Ce n’est pas la première fois que le monde du football féminin est secoué par des affaires de genre. Elles remontent régulièrement à la surface depuis quatre ans. En 2010, la gardienne d’une équipe avait été soupçonnée d’être un gardien, rappelle le quotidien britannique “Daily Telegraph”.
Pour autant, les autorités sportives du pays n’ont pas exclu à vie ces joueuses qui n’en étaient pas encore. “Si ces personnes peuvent résoudre leurs problèmes grâce à une intervention chirurgicale et ainsi obtenir la bonne qualification médicale [de femme, NDLR], elles pourront à nouveau integrer des équipes de football féminin”, a assuré un médecin du sport à l’agence IRNA.
En attendant, la fédération iranienne de football a décidé de mettre en place des contrôles inopinés dans les clubs féminins pour s’assurer que le mâle ne s’y cachait pas. Des tests que les formations n’ont pas le droit de refuser.