La dernière facétie de l’Américain Wes Anderson a donné le coup d’envoi du 64e Festival de Berlin. Œuvre burlesque mais "profondément personnelle", le film bénéficie d’un casting aussi prestigieux que pléthorique. Parfait pour le tapis rouge !
Le 64e Festival du film de Berlin s'est ouvert, jeudi 6 février, avec "The Grand Budapest Hotel", dernière fantaisie du réalisateur américain Wes Anderson, dont le casting cinq étoiles a offert à l’événement un premier tapis rouge on ne peut plus glamour.
Ralph Fiennes, Adrien Brody, Willem Dafoe, Bill Murray, Harvey Keitel, Jude Law, Edward Norton, Mathieu Amalric, Tilda Swinton et Owen Wilson figurent au générique du huitième long-métrage de l’espiègle cinéaste texan. De quoi ouvrir la Berlinale de la plus belle des manières…
Avec son aréopage de personnages farfelus, son humour pince-sans-rire, son style maîtrisé à l’extrême et sa gravité dissimulée sous des dehors burlesques, "The Grand Budapest Hotel" est un film dans la plus pure tradition "andersonienne". Mais ces aventures de Gustave H. (Ralph Fiennes), concierge d'un célèbre (mais fictif) hôtel européen qui eut son heure de gloire durant l’entre-deux-guerres, constituent "à ce jour, son film le plus sombre et, malgré le caractère lointain de son cadre, son œuvre la plus profondément personnelle", estime Jon Frosch, envoyé spécial de FRANCE 24 à Berlin (lire sa critique en anglais).
itLors d’une conférence de presse donnée jeudi, le réalisateur, accompagné de ses acteurs, dit avoir eu en mémoire des œuvres littéraires, et notamment celles de l'Autrichien Stefan Zweig, pour ce film qui s'étend de la Belle époque aux années 1960 communistes, en passant par la montée du nazisme. Et de citer également : les cinéastes Ernst Lubitsch, Ingmar Bergman et, plus étonnant, Stanley Kubrick, "un de mes maîtres", confie-t-il.
Hommage à Philip Seymour Hoffman
Les festivités dureront jusqu'au 16 février, une dizaine de jours au cours desquels plus de 400 films seront projetés. Un hommage sera rendu pendant le festival à l'acteur américain Philip Seymour Hoffman récemment décédé, avec la projection de "Truman Capote", biopic du célèbre écrivain américain qui lui avait valu un Oscar du meilleur acteur en 2006.
Vingt longs métrages en provenance d'une dizaine de pays sont en lice pour l'Ours d'Or, auxquels s'ajoutent trois films hors compétition : le très attendu "The Monuments Men" de et avec George Clooney, "La Belle et la Bête" de Christoph Gans avec Vincent Cassel et Léa Seydoux, et, très loin de la fable poétique, la version non censurée de "Nymphomaniac vol. 1" du très controversé Danois Lars Von Trier.
itLe vétéran français Alain Resnais, souvent couronné dans les festivals, présentera, à 91 ans, son dernier opus, "Aimer, boire et chanter" avec, entre autres, Sabine Azéma et André Dussollier, ses acteurs d’élection. Le doyen de la compétition affrontera notamment l’Américain Richard Linklater ("Before Midnight") qui dévoilera "Boyhood", expérience unique dans le cinéma de fiction, car tourné en 39 jours sur une période de 12 ans avec les mêmes comédiens, dont Ethan Hawke et Patricia Arquette.
Parmi les autres longs-métrages attendus, figurent notamment "La Voie de l'ennemi" du franco-algérien Rachid Bouchareb, avec un scénario inspiré de "Deux hommes en ville" de José Giovanni (1973), pour les acteurs américains Forest Whitaker et Harvey Keitel.
Le producteur américain James Schamus ("Brokeback Mountain", "Tigre et Dragon") est le président d'un jury composé notamment des acteurs autrichien Christoph Waltz et hongkongais Tony Leung, du cinéaste français Michel Gondry, de la réalisatrice de documentaires iranienne Mitra Farahani et de la productrice des James Bond, Barbara Broccoli.
Avec AFP