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Vidéo : la mort du tueur présumé de Chokri Belaïd "ne résout rien"

Presque un an jour pour jour après l'assassinat de l'opposant de gauche Chokri Belaïd, l’annonce de la mort de l’un de ses assassins présumés par les autorités tunisiennes laisse sceptiques les proches de l’opposant. Reportage.

L’assassinat, par balles, devant son domicile le 6 février dernier, de l’opposant politique Chokri Belaïd, farouche critique des islamistes du parti Ennahda alors au pouvoir, a marqué le début d'une grave crise politique en Tunisie.

Mardi 4 février, deux jours avant l’anniversaire de sa mort, les autorités tunisiennes ont annoncé que l’un de ses assassins présumés, Kamel Gadhgadhi, avait été tué dans un assaut lancé contre un groupe armé retranché dans une maison à Raoued, dans la banlieue de Tunis. Sept islamistes et un policier ont trouvé la mort dans cette opération entamée lundi et achevée le lendemain.
"Nous pouvons confirmer que nous avons arrêté la majorité des complices dans l’assassinat de Chokri Belaïd. Il y a encore des individus à l’extérieur de la Tunisie et recherchés à l’étranger, il y a encore des personnes qu’on est en train de poursuivre", a déclaré Mohamed Ali Aroui, porte-parole du ministère de l’Intérieur.
"C'est tant mieux pour la Tunisie, mais ça ne résout pas le problème"
Mais les proches et les avocats de Chokri Belaïd, qui manifestent chaque mercredi depuis un an pour exiger l’avancement de l’enquête et dénoncer la lenteur du processus et les blocages qu’il a subis, restent sceptiques face à ses avancées annoncées par les autorités. 
“Que Ghadghadi ou X ou Y soit assassiné, c’est tant mieux pour la Tunisie, mais ça ne résout pas le problème, tant que tout le montage terroriste qui a mené à cet assassinat-là n’a pas été démantelé (…), nous considérons que rien n’a été fait”, explique maître Albassi Anouar, membre du comité de défense de Chokri Belaïd.
L’opération de Raoued, qui est tombée à point nommé, presque an jour pour jour après l’assassinat de Chokri Belaid, convainc donc peu. Beaucoup craignent qu’avec la mort de son assassin présumé, l’enquête ne s’achève sans qu'on en connaisse les commanditaires.