Des heurts ont éclaté samedi dans le nord de Bangkok, en Thaïlande, lors d'une manifestation pour protester contre la tenue, dimanche, de législatives anticipées. Un scrutin convoqué pour tenter de mettre fin à deux mois de crise politique.
À la veille d’élections législatives à haut risque, des violences entre manifestants pro et anti-gouvernement ont éclaté, samedi 1er février, au nord de Bangkok, la capitale thaïlandaise. Des échanges de tirs ont eu lieu pendant plus d’une heure après qu’un groupe de "chemises jaunes", opposé au gouvernement, a tenté de bloquer le bureau de vote situé dans le quartier de Lak Si. D’après Cyril Payen, correspondant de FRANCE 24 en Thaïlande, six blessés sont à déplorer, dont un photographe américain.
Cet incident sonne comme un préambule à la journée de vote, organisée dimanche dans le pays, qui s’annonce tendue. L’opposition virulente organisée contre la Première ministre, Yingluck Shinawatra, alliance hétéroclite des élites de Bangkok, d'ultra-royalistes et d'habitants du sud, ont en effet promis d'empêcher la tenue de ces élections. Leur but : remplacer le gouvernement par un "conseil du peuple".
"Le gouvernement est corrompu. Si nous laissons le vote se produire, ils vont revenir", a déclaré Sirames, un des manifestants rassemblés à Lak Si, avant que les violences n'éclatent.
Paralysie
Le chef du Conseil de sécurité nationale, Paradorn Pattanatabut, a précisé que des manifestants bloquaient également des bureaux de poste dans le sud du pays pour empêcher l'acheminement des urnes et des bulletins vers plusieurs provinces. "Dans le sud du pays, cela va être extrêmement difficile pour ceux qui veulent voter de se rendre dans les bureaux, au vue de la paralysie totale d’une grande partie des institutions thaïlandaises, qui dure depuis maintenant trois mois", commente Cyril Payen.
Depuis trois mois, en effet, Yingluck Shinawatra fait face à des manifestations quasi quotidiennes réclamant sa tête et la fin de l'influence de son frère Thaksin, ancien chef de gouvernement renversé par un coup d'État militaire en 2006. Le milliardaire en exil est accusé de continuer à gouverner à travers sa sœur, qui est au pouvoir depuis août 2011, et d'avoir mis en place un système de corruption généralisée en faveur de ses alliés.
En prévision des violences, quelque 130 000 policiers doivent être déployés dimanche dans tout le pays pour protéger les 93 500 bureaux de vote. En raison notamment du boycott de l’opposition, le parti Puea Thai, au pouvoir, est une nouvelle fois favori de ces élections.
Avec AFP