
En dépit de la proposition du président Ianoukovitch d’offrir à deux figures de l'opposition les postes-clés d'un nouveau gouvernement, le mouvement se poursuit. À Kiev, un bâtiment a été pris d’assaut par des contestataires dans la nuit.
Les concessions sans précédent annoncées, samedi 25 janvier, par le président Ianoukovitch n’ont pas suffit à faire taire le mouvement de contestation en Ukraine. Des manifestants ont lancé un assaut dans la nuit de samedi à dimanche contre la "Maison ukrainienne", un bâtiment du centre de Kiev actuellement occupé par des membres des forces de sécurité.
Ils étaient environ 2 000 aux abords de l’édifice dans lequel certains ont pu pénétrer. Les vitres ont été brisées et des cocktails Molotov lancés à l’intérieur. Rapidement, les policiers ont répliqué avec des grenades assourdissantes et des lances à eau en direction des contestataires malgré la température glaciale, autour de -15 degrés.
Après environ une heure de forte tension, les manifestants ont cessé leur assaut et formé un corridor afin de laisser sortir les policiers, mais ceux-ci sont restés à l'intérieur, selon des images retransmises à la télévision.
Ces affrontements ont eu lieu peu après l'intervention des leaders de l'opposition sur la place de l'Indépendance, où, sans se prononcer explicitement sur les propositions du président Viktor Ianoukovitch, les chefs de file de l'opposition ont assuré qu'ils resteraient mobilisés jusqu'à satisfaction de toutes leurs exigences ; en premier lieu la convocation d'une élection présidentielle dès cette année et non l'année prochaine comme cela est actuellement prévu.
Renforcement du mouvement en région
Après deux mois de crise, cette ouverture surprise de Viktor Ianoukovitch est intervenue à l'issue d'une semaine marquée par des violences sanglantes dans la capitale où l’on dénombre trois morts, selon un bilan officiel et six, selon l’opposition. En dehors de Kiev, la contestation s’est renforcée et s’est même propagée dans certains régions du Nord (Tcherniguiv) et de l'Est (Poltava).
Sur le front diplomatique, Catherine Ashton, le chef de la diplomatie européenne, est attendue à Kiev jeudi et vendredi. D'ici là, mardi, un sommet doit réunir l'UE et la Russie, que les Européens accusent d'avoir usé de son influence pour convaincre l'Ukraine de renoncer à un accord d'association avec Bruxelles.
Avec AFP