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Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch a offert samedi à deux figures de l'opposition les postes-clés d'un nouveau gouvernement et s'est en outre dit prêt à réviser la Constitution. Les contestataires ont rejeté en l'état ces propositions.

Après un regain de tension à Kiev ces derniers jours, le pouvoir a accepté à nouveau de parler à l'opposition afin de trouver une issue à la crise qui dure depuis deux mois et qui s'est aggravée cette semaine avec des affrontements ayant fait au moins trois morts.

Samedi 25 janvier, le président Viktor Ianoukovitch a proposé aux chefs de l'opposition Arséni Iatseniouk et Vitali Klitschko de diriger le gouvernement et s'est dit prêt à une révision de la Consitution pour réduire ses pouvoirs, a annoncé la présidence dans un communiqué. Arséni Iatséniouk, chef du parti de l'opposante emprisonnée Ioulia Timochenko, s'est vu proposer le poste de Premier ministre et l'ex-boxeur Vitali Klitschko celui de vice-Premier ministre, a précisé la présidence à l'issue des négociations menées à la présidence.

L'opposition veut poursuivre le mouvement

Arseni Iatseniouk, qui s'est vu proposer le poste de Premier ministre, a affirmé que l'opposition était prête à gouverner le pays. "Nous sommes prêts à assumer cette responsabilité et à conduire le pays dans l'Union européenne", a-t-il lancé à la foule de manifestants réunie sur la place de l'Indépendance à Kiev. Il a cependant ajouté que cela nécessiterait la libération de l'opposante Ioulia Timochenko, ancien Premier ministre emprisonnée depuis 2011.

D'autres ont annoncé qu'ils entendaient poursuivre leur mouvement de protestation, en dépit des propositions du président Ianoukovitch. "La lutte continue", a ainsi lancé l'opposant nationaliste Oleg Tiagnybok, tandis que Vitali Klitschko a clamé qu'il ne voulait pas "reculer" et a demandé une élection présidentielle dès cette année, et non en 2015 comme prévu actuellement, tout en réitérant leur totale opposition aux lois anti-protestation, deux points absents des propositions du président.

Le mouvement, né de la volte-face en novembre du pouvoir ukrainien ayant refusé de signer un accord d'association avec l'Union européenne pour se tourner vers la Russie, s'est considérablement radicalisé après le vote de ces lois anti-protestation.

Avec AFP et Reuters