
Plus de trois ans après la révolution qui a abouti au départ de l’ex-président Ben Ali, l’Assemblée a achevé jeudi l’examen du projet de Constitution. Le texte doit être voté samedi.
L’Assemblée nationale constituante (ANC) tunisienne a terminé, jeudi 23 janvier, l’adoption des derniers articles du projet de Constitution, trois ans après le soulèvement populaire qui a abouti à la chute de l’ex-président Zine el-Abidine Ben Ali. "C'est un moment important", a déclaré le président de l'ANC Mustapha Ben Jaafar à la fin de l'examen du projet de Constitution. Cette conclusion a été accueillie par des applaudissements et des cris de joie des députés.
Maintenant que les articles ont tous été validés par l’Assemblée, les députés devront se prononcer sur le texte dans son ensemble. Une formalité dont la date est fixée à samedi.
Jeudi, la séance plénière était dévolue à l’adoption du dernier chapitre de ce projet de Constitution, mais aussi à la validation de plusieurs dispositions qui avaient compliqué les travaux de Cette constituante dans le passé.
Nouvelle Constitution et nouveau gouvernement
Parmi celles-ci, on trouvait notamment celles relatives à l'article 6 traitant de l'interdiction des accusations d'apostasie. Mardi, ce point avait provoqué un débat houleux marqué par échanges d'invectives entre les membres de l’Assemblée. L’article adopté stipule finalement que "l'État est gardien de la religion. Il garantit la liberté de croyance et de conscience et le libre exercice du culte. Il est le protecteur du sacré, garant de la neutralité des mosquées et lieux de culte par rapport à toute instrumentalisation partisane".
Lancé le 3 janvier 2014, l’examen du projet de Constitution a été ralenti par de nombreux débats ces dernières semaines, ce qui a provoqué un retard sur le calendrier initial. En début d’année, la classe politique avait promis d’adopter ce texte pour le 14 janvier, date symbolique puisqu’il s’agissait du troisième anniversaire de la révolution tunisienne.
La finalisation de la Constitution devrait permettre à la Tunisie de sortir de la crise politique majeure à laquelle elle est confrontée depuis la fin du mois de juillet et l’assassinat par balles d’un député de gauche. Le texte constituera un pilier essentiel pour le nouveau gouvernement composé d’indépendants qui doit être formé d’ici la fin de la semaine, après le départ du pouvoir du parti islamiste Ennahda.
Avec AFP