
Cinq militants ont été tués et 300 personnes blessées mercredi à Kiev dans des violences entre les forces de l’ordre et les manifestants pro-européens, selon l’opposition.
La situation est toujours aussi explosive à Kiev, la capitale de l’Ukraine. L’opposition a affirmé que les manifestants allaient passer à l’attaque s’il n’y a pas de concessions. Selon elle, cinq militants ont été tués et 300 blessés, mercredi 22 janvier, dans les affrontements avec les forces de l’ordre.
"Pour le moment, nous avons dénombré cinq morts et environ 300 personnes ont été blessées aujourd’hui depuis minuit", a déclaré Oleg Musiy, le coordinateur du centre médical improvisé par l’opposition. Selon le site Ukrainska Pravda, quatre des cinq personnes décédées avaient des blessures par balles.
Le parquet ukrainien a indiqué de son côté que deux hommes avaient été tués par balles dans la zone du centre-ville où ont lieu les affrontements, l'opposition faisant état d'un troisième mort, un jeune homme décédé mardi après être tombé dimanche de plus de 10 mètres de haut alors qu'il cherchait à échapper aux forces anti-émeutes.
Face à ces violences, l'Union européenne a vivement réagi, avertissant qu'elle allait "étudier de possibles actions et les conséquences" pour ses relations avec l'Ukraine, tandis que Washington a annoncé les premières sanctions. Pour tenter de mettre fin à la crise, le président Viktor Ianoukovitch a reçu mercredi pendant trois heures les leaders de l'opposition, dont l'ex-boxeur Vitali Klitschko, sans qu'aucune annonce ne soit faite à l'issue de cette réunion.
Une situation explosive
Toute la journée de mercredi, le centre de Kiev a été le théâtre de très vifs affrontements. La police, appuyée par un blindé, a tenté de démanteler les barricades et de chasser les manifestants des alentours des bâtiments officiels, déclenchant de nouvelles batailles de rue avec les opposants.
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Plusieurs assauts successifs ont notamment été lancés par les forces anti-émeute contre les barricades dressées dans la rue Grouchevski où se trouvent le siège du gouvernement et le Parlement. Les manifestants ont jeté des cocktails Molotov en masse sur les forces de l'ordre, qui ont riposté avec des tirs de balles en caoutchouc et de grenades assourdissantes. Les protestataires et les forces de l'ordre étaient plusieurs centaines de chaque côté, sans qu'il soit possible de connaître leur nombre précis
Le Premier ministre Mykola Azarov a déclaré mercredi matin que "des terroristes" menacent la vie des citoyens ordinaires à Kiev et répété que les actions "criminelles" des manifestants seront punies. Il a ainsi confirmé ce qu'il avait déjà déclaré mardi soir à la télévision publique russe Vesti : "Si les provocateurs ne s'arrêtent pas, les autorités n'auront pas d'autre choix que d'utiliser la force dans le cadre de la loi pour assurer la sécurité des gens". Il faisait référence à la législation controversée, entrée en vigueur mardi à minuit, qui durcit les sanctions contre les manifestants pro-européens.
Les lois répressives ont relancé la mobilisation
Les négociations entre le pouvoir et l'opposition semblent au point mort. Les contestataires accusent le pouvoir ukrainien d'avoir provoqué l'escalade de la violence en adoptant des lois répressives qui durcissent, avec des peines allant jusqu'à cinq ans de prison, les sanctions à l'encontre des manifestants installés depuis deux mois dans le centre de la capitale.
Mais l'adoption de ces lois a eu l'effet inverse de celui attendu et relancé la mobilisation. Dimanche, environ 200 000 personnes se sont réunies sur la place de l'Indépendance pour les dénoncer. Ce rassemblement a été émaillé de violences. Au moins 35 journalistes ont été blessés au cours des affrontements, a indiqué mardi une ONG de défense des médias.
Avec AFP et Reuters