Un tribunal chinois a condamné à mort avec sursis une médecin, reconnue coupable d'avoir enlevé et vendu sept nourrissons. Elle avait retiré les bébés à leurs parents en leur assurant qu'ils étaient malades, puis les avaient cédés à des trafiquants.
Zhang Shuxia, une obstétricienne de la province du Shaanxi dans le nord de la Chine, a été condamnée mardi 14 janvier à la peine de mort avec sursis, une sentence habituellement commuée en prison à vie. Cette femme de 55 ans a été reconnue coupable par un tribunal d'avoir enlevé et vendu sept nourrissons.
Entre novembre 2011 et juillet 2013, ce médecin a réussi à retirer des nouveaux-nés à leurs parents en leur assurant que leurs enfants avaient des problèmes congénitaux. Elle les avait ensuite cédés à des trafiquants pour un prix pouvant atteindre 2 400 euros pour une petite fille et jusqu'à 5 650 euros pour un garçon.
Selon les autorités, six des bébés ont finalement été rendus à leurs parents, tandis que le septième a été retrouvé mort dans un fossé, où l'avait jeté un trafiquant après avoir l'avoir acheté.
L'affaire a éclaté lorsqu'un fermier local s'est rendu compte de la supercherie. En juillet 2013, sa femme avait donné naissance à un petit garçon dans l'hôpital du district de Fuping où exerçait Zhang Shuxia. Cette dernière leur avait expliqué qu'il était atteint de syphilis et d'hépatite B, transmis par la mère, et qu'il ne survivrait pas. La médecin les avait alors empêché de voir leur bébé. Mais le père n'a pas tardé à se questionner sur ce diagnostic. Après des examens, les parents se sont rendus compte que l'épouse ne souffrait d'aucune maladie. Ils ont ensuite alerté la police et retrouvé le bébé dans la province du Henan, 20 jours après sa naissance.
Des enlèvements fréquents
Ce type d'enlèvement reste fréquent en Chine et s'explique en partie par la politique de l'enfant unique et la tradition privilégiant les garçons. Selon le site China Daily, la police a traité l'an dernier 1 868 affaires de trafic d'enfants. Ce phénomène est si important que des sites comme Baobei Huija ont même été créés pour permettre à des parents de retrouver leurs enfants après un enlèvement.
À la fin de son procès, Zhang Shuxia s'est mise à pleurer et s'est excusée pour les victimes. Elle a toutefois affirmé que les parents étaient en partie responsable car ils avaient volontairement signé un accord pour abandonner leur enfant.
Plusieurs officiels de la province ont aussi été sanctionnés après cette affaire, dont le député principal de la région et le directeur de l'administration sanitaire.
Avec AFP et Associated Press