Après s'être essoufflée, la mobilisation contre le président Viktor Ianoukovitch a repris de plus belle à Kiev, dimanche, où près de 50 000 personnes se sont rassemblées. Ils dénonçaient notamment l'agression d'opposants par la police.
Les drapeaux jaunes et bleus ont à nouveau flotté, dimanche 12 janvier, sur la place de l’Indépendance, à Kiev. Au moins 50 000 opposants au président Viktor Ianoukovitch se sont rassemblés au cœur de la capitale ukrainienne. Ils dénonçaient, entre autres, le passage à tabac de l'opposant Iouri Loutsenko.
Ex-membre du gouvernement de l'ancienne Première ministre Ioulia Timochenko, Iouri Loutsenko a été blessé lors des heurts de vendredi soir, à Kiev, entre des manifestants et les forces de l’ordre. Les militants pro-européens tentaient d’empêcher la police d'arrêter trois hommes condamnés pour avoir voulu faire sauter une statue de Lénine en 2011.
Blessé à la tête, Iouri Loutsenko se trouve depuis samedi en soins intensifs. Au moins une dizaine d’autres personnes ont été blessées à ce moment-là.
Le silence imposé à "coups de matraques"
Les opposants ont donc relancé, dimanche, le mouvement de protestation, interrompu pendant les fêtes du Noël orthodoxe et du nouvel an. Les grandes manifestations, nées du refus du président ukrainien de signer un accord d’association et de libre échange avec l’Union européenne, ont culminé début décembre avec 800 000 participants, avant de faiblir les semaines suivantes.
La signature, le 17 décembre à Moscou, d'accords économiques prévoyant un crédit de 15 milliards de dollars à l'Ukraine et la baisse d'un tiers du prix du gaz russe - au moment où le pays est au bord de la faillite - a semblé désarçonner les leaders de cette contestation.
Mais l'agression de la journaliste d'opposition ukrainienne Tetiana Tchornovol, rouée de coups fin décembre par des inconnus, ainsi que celle de Iouri Loutsenko, ont donné un nouveau souffle au mouvement qui réclame toujours la démission du président et de son gouvernement.
"Quelles seront les étapes suivantes? Nous lutterons [...], protesterons pacifiquement", a lancé à la foule l’ancien champion de boxe Vitaly Klitchko, l’un des chefs de file de l’opposition. "Aujourd’hui, les autorités ont recours à la milice pour réduire les gens au silence à coups de matraques", s’est-il exclamé en réitérant l’appel de l’opposition en faveur d’une élection présidentielle anticipée.
Une nouvelle manifestation de l'opposition ukrainienne, qui devrait réunir environ 100 000 personnes, est prévue à Kiev le 19 janvier, selon Vitaly Klitchko.
Avec AFP et Reuters