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En Égypte, le général Sissi envisage d'être candidat à la présidentielle

Le général Abdel Fattah al-Sissi, chef de l'armée égyptienne qui a destitué le président Mohamed Morsi, a déclaré samedi qu'il serait candidat à la présidentielle si le peuple le "réclame" et si l'armée le soutient.

Il faudrait que le peuple le veuille. Le général Abdel Fattah al-Sissi, président du Conseil suprême des forces armées égyptiennes, a déclaré samedi 11 janvier qu’il pourrait être candidat à la présidence du pays si le peuple le lui demandait et si l’armée le soutenait, rapporte le quotidien "Al Ahram" sur son site internet. "Si je suis candidat, cela devra être à la demande du peuple et avec un mandat de mon armée (...) Nous vivons dans une démocratie", a-t-il dit lors d’un séminaire organisé par l’armée au Caire.  

Le général Sissi a parallèlement appelé les Égyptiens à participer massivement au référendum des 14 et 15 janvier sur une nouvelle Constitution, qui donne un peu plus de pouvoir aux militaires. Depuis que l'armée a destitué et arrêté le 3 juillet Mohamed Morsi, premier président égyptien élu démocratiquement, le gouvernement intérimaire nommé et dirigé de facto par les militaires réprime dans le sang les manifestations des pro-Morsi, mais a promis des élections présidentielle et législatives cette année.

U n homme populaire  

Depuis des semaines, la candidature à la présidence de celui qui jouit d'une très grande popularité et dont les portraits ornent les rues, les boutiques et certaines administrations est sur toutes les lèvres. Une grande majorité de la population soutient le nouveau pouvoir et le général Sissi dans l'implacable répression menée contre les islamistes, en particulier contre les Frères musulmans. L'influente confrérie de Mohamed Morsi avait remporté toutes les élections depuis qu'une révolte populaire début 2011 a chassé du pouvoir le président Hosni Moubarak, lui aussi issu de l'armée, après 30 ans de règne absolu.
Abdel Fattah al-Sissi, 59 ans, ancien chef du renseignement militaire, avait été nommé chef de la toute puissante armée égyptienne en 2012 sous le régime de Mohamed Morsi. C'est lui qui a annoncé le 3 juillet la destitution du chef de l'État islamiste et nommé le même jour le gouvernement et le président de transition, exigeant dans son discours qu'ils organisent des élections "libres" dans la première moitié de 2014.
Depuis le 14 août, quand policiers et soldats ont dispersé violemment des rassemblements de pro-Morsi au Caire, plus d'un millier d'entre eux ont été tués et des milliers de Frères arrêtés, dont la quasi-totalité des leaders de la confrérie. À l'instar de Mohamed Morsi, ils sont depuis jugés notamment pour incitation au meurtre de manifestants quand ils étaient au pouvoir et encourent la peine de mort.
Pour justifier son coup de force du 3 juillet, le général Sissi avait invoqué les millions de manifestants qui avaient réclamé le 30 juin le départ de Mohamed Morsi, l'accusant notamment de vouloir islamiser à marche forcée la société égyptienne et d'avoir failli à redresser une économie au bord de la banqueroute.

Avec AFP et Reuters