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Les Jeux olympiques d’hiver de Sotchi débutent dans tout juste un mois, le 7 février. Les autorités russes ont profité du Noël orthodoxe mardi pour lancer un dispositif sécuritaire sans précédent dans l’Histoire de l’olympisme.

Plusieurs dizaines de milliers de militaires, des dizaines de drones, une nouvelle génération de missiles, des communications sous surveillance : bienvenue à Sotchi, station balnéaire de la mer Noire et ville hôte des Jeux olympiques d’hiver 2014 (du 7 au 23 février). Dans tout juste un mois, la flamme olympique brillera dans cette cité du Caucase où des mesures de sécurité sans précédent dans l'Histoire olympique sont entrées en vigueur le 7 janvier, jour du Noël orthodoxe.

"À partir du 7 janvier, toutes les divisions responsables de la sécurité des invités et des participants aux Jeux sont mises en état d’alerte, a déclaré le ministre des Situations d’urgence, Vladimir Poutchkov, à l’agence de presse Itar-Tass. Toutes les questions de sécurité pour les Jeux olympiques sont traitées au plus haut niveau."

37 000 policiers et militaires mobilisés

Il faut dire que ces JO, estimés à 50 milliards de dollars - soient les plus chers de l'Histoire -, constituent un défi pour le président Vladimir Poutine, qui veut faire de ce rassemblement mondial une vitrine de la Russie. Il s’était d'ailleurs rendu en personne au Guatemala en 2007 pour convaincre les dirigeants du Comité international olympique (CIO) d’accorder l'organisation des Jeux à la station touristique russe.

L'accès à cette ville de 350 000 habitants est désormais filtré et l’entrée est interdite aux véhicules venant de l'extérieur ne disposant pas d'autorisation spéciale. La police laisse passer seulement les voitures et camions ayant une accréditation visible depuis leur pare-brise, selon des images diffusées par la télévision russe Vesti.

Environ 12 000 véhicules ont reçu l'autorisation d'entrer à Sotchi : 3 000 pour livrer des biens de première nécessité et 9 000 pour accéder aux sites olympiques. En ville, des "voies olympiques" réservées aux véhicules ayant une autorisation ont été mises en service, les contrevenants risquant une amende de 5 000 roubles (110 euros). Outre le transport routier, la navigation en mer Noire a été limitée.

Quelque 37 000 policiers et des unités de l'armée de terre sont également mobilisés pour assurer la sécurité des Jeux. Les militaires disposent à Sotchi de systèmes de défense antiaérienne Pantsir-S, une nouvelle génération de missiles sol-air. La surveillance va aussi s'effectuer avec un système par satellite, ainsi qu'avec des dizaines de drones.

Toutes les communications interceptées par le FSB

Enfin la Russie va surveiller toutes les communications grâce à un système qui permet au puissant service fédéral de sécurité (FSB) d'accéder à tous les échanges téléphoniques et internet des athlètes, journalistes et toutes personnes accréditées pour l’événement.

Ces mesures de sécurité exceptionnelles avaient été décidées de longue date, pour faire face notamment à la menace terroriste, le chef de la rébellion islamiste du Caucase, Dokou Oumarov/ Celui-ci avait appelé en juillet à empêcher la tenue des Jeux de Sotchi "par tous les moyens". Mais les craintes de voir des militants islamistes lancer des attaques pendant les Jeux ont été renforcées par deux attentats-suicides non revendiqués qui ont fait 34 morts les 29 et 30 décembre à Volgograd (sud-ouest), à 700 kilomètres de Sotchi.

Le dispositif de sécurité en place pour les JO de Sotchi est au final encore plus sévère que celui en vigueur pendant les JO d'été de Pékin en 2008. Seule légère entorse à ce tout-sécuritaire, le président Poutine a cédé aux pressions du CIO le week-end dernier en autorisant finalement les manifestations pendant les Jeux, dans une "zone spéciale" et à condition d'avoir le feu vert des autorités locales.