
Conformément à la teneur d'une circulaire publiée par le ministère de l'Intérieur, le polémiste - qui doit débuter une tournée jeudi à Nantes - est visé par une interdiction de se produire sur scène émanant de la préfecture de Loire-Atlantique.
Le préfet de Loire-Atlantique, Christian de Lavernée, a suivi les consignes de la circulaire Valls et a "signé, en conséquences, l'arrêté d'interdiction" du spectacle de Dieudonné prévu jeudi 9 janvier au Zénith de Nantes. À plusieurs reprises par le passé, le militant politique et humoriste a été poursuivi pour ses propos antisémites.
Le texte du ministre de l'Intérieur diffusé lundi 6 janvier auprès de toutes les préfectures de France rappelle que les maires ou les préfets peuvent interdire, au cas par cas, un spectacle pour risque de trouble à l'ordre public.
Le spectacle de Dieudonné à Nantes devait marquer le début de sa tournée à travers les Zénith de France. L'annulation de la représentation par le préfet de Loire-Atlantique est la seconde en 24 heures. Quelques heures après la publication de la circulaire Valls, le maire UMP (droite) de Bordeaux, Alain Juppé, annonçait le premier qu’il allait interdire le spectacle que Dieudonné doit donner dans la ville le 26 janvier prochain.
Contre-attaque de Dieudonné
Peu intimidé, l'humoriste polémique entend déposer un référé devant le tribunal administratif, contre l'arrêté du préfet de Loire-Atlantique, comme il l'a déjà fait pour un spectacle refusé à Biarritz, a déclaré à Reuters l'un de ses avocats, Me Sanjay Mirabeau.
Dans un communiqué, ses défenseurs ont par ailleurs annoncé le dépôt d'une plainte pour atteinte à la vie privée, de huit plaintes en diffamation, ainsi que la saisine de la Cour de justice de la République à la suite des accusations portées par Manuel Valls. "Le rôle de l'État est de garantir l'ordre public et non pas de se disperser pour interdire aux personnes qui le souhaitent de se rendre à un spectacle", écrivent-ils.
Dans le passé, le père de la "quenelle" a systématiquement obtenu l'annulation devant les tribunaux des arrêtés d'interdiction de ses spectacles, au nom de la liberté d'expression et de réunion.
Avec AFP et Reuters