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, correspondante de FRANCE 24 à Madrid – Un article publié par le quotidien français "Libération", qui rapporte des propos peu amènes du président français envers le chef du gouvernement espagnol, a déclenché un tollé sur le web et dans la presse ibériques.

L’article intitulé "Sarkozy se voit en maître du monde" publié par le quotidien français "Libération" du 16 avril (p.13) provoque un buzz phénoménal sur tous les sites Internet espagnols d’informations.

Relatant le déjeuner du président de la République française, Nicolas Sarkozy, avec une vingtaine de parlementaires à l’Élysée, mercredi, "Libération" livre avec force détails les commentaires prononcés dans ce cadre par le chef de l'État.

Nicolas Sarkozy s’en serait, entre autre, pris au président américain Barack Obama, à la chancelière allemande Angela Merkel et... au président du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero.

Le chef de l'État français aurait commencé par s'autocongratuler à ses dépends, en annonçant à ses convives que Zapatero venait de prendre la décision de supprimer la publicité sur la télévision publique espagnole en s'inspirant des nouvelles dispositions françaises, puis il aurait ajouté, très en verve, à son propos : "Il n’est peut-être pas très intelligent."

"Paris caput mundi"

Si l’Élysée s'est empressé de démentir la tenue de tels propos auprès de l’agence de presse espagnole Europa Press, il n’empêche : le mal est fait.

Le buzz né sur tous les sites d’informations continue de plus belle. En quelques heures, jeudi, plus d’une centaine d’internautes ont, par exemple, posté des commentaires sur le site du journal catalan "La Vanguardia".

La presse s'est également emparée de l'affaire. Le quotidien de centre-droit "El Mundo", pourtant réputé peu favorable au gouvernement, dénonce ainsi les propos du président français et le qualifie d’ "égocentrique".

À une dizaine de jours de l’arrivée de Nicolas Sarkozy à Madrid pour un sommet franco-espagnol, le journal commente : "Carla Bruni sera à ses côtés, peut-être pour alléger les tensions, mais peut-être aussi pour contenir les légèretés de son mari." Avant de fustiger, acerbe, un Sarkozy "qui se veut le maître du monde" et de conclure son article par un ironique "Paris, caput mundi"...
 

Factuel, le papier d’ "El Pais", journal traditionnellement favorable au gouvernement Zapatero, est accompagné d'un commentaire du porte-parole du Parti populaire (PP), le principal parti d'opposition : "Je ne me réjouis pas qu’il ait dit cela. Sarkozy a probablement raison, mais Zapatero est notre président du gouvernement et, quoi qu’il en soit, si on l’attaque, nous devons le défendre."