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L'armée a "totalement" repris le contrôle à Kinshasa

D'après le porte-parole du gouvernement, les forces de la RD Congo ont repris le siège de la RTNC, envahi lundi par un groupe armé, et contrôlent la situation à Kinshasa. En tout, 52 "terroristes" ont été tués et 39 capturés, a-t-il ajouté.

Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement de la République démocratique du Congo, a annoncé, lundi 30 décembre, que l'armée avait repris le contrôle à Kinshasa, suite à la prise d'otages à la télévision, ainsi qu'à l'aéroport et au camp militaire de Tshatshi, où les soldats congolais avaient répliqué le matin même à des tirs d'hommes armés. Une information confirmée par le ministère de la Défense dans la soirée, précisant que 52 "terroristes" avaient été tués et 39 capturés à Kinshasa. 

Des journalistes de la Radio-télévision nationale congolaise (RTNC) avaient été pris en otage par des hommes armés, qui ont rapidement été cernés par les forces de l'ordre. Quelques minutes après, des tirs intenses ont retenti à l'aéroport de Ndjili à Kinshasa. "Ils ouvrent le feu partout", a témoigné un responsable auprès de Reuters. "Nous nous cachons tous." Des témoins ont par ailleurs fait état de tirs du côté d'un camp militaire, le camp Tshatshi. La situation semble à présent être maîtrisée par les autorités. "Nous contrôlons totalement la situation", a assuré Lambert Mende.

Kinshasa, fumée près du camp Tshatshi, Mont Ngaliema, où des tirs ont aussi été entendus il y a quelques instants pic.twitter.com/D0Nw55KudI

— Léon O. Engulu III (@Engulu3) 30 Décembre 2013

D’après un journaliste congolais interrogé sur FRANCE 24, Adam Shemisi, la situation demeurait assez confuse lundi en fin de matinée. "On ne sait pas si ces tirs (ceux de l’aéroport et du camp militaire) sont liés à l’attaque de la RTNC", indique-t-il. Il affirme par ailleurs que "les militaires et la police patrouillent sur les grandes avenues pour tenter de déloger les assaillants", d'après  ce que lui a dit le ministre de la Communication, qui les qualifie de "terroristes".

Message anti-Kabila

Avant l'arrêt des transmissions de la télévision publique, deux hommes ont eu le temps de prononcer devant les caméras un message apparemment orienté contre le gouvernement du président Joseph Kabila."Gideon Mukungubila est venu vous libérer de l'esclavage des Rwandais", peut-on lire dans une retransmission du message.

"Nous vérifions l'information, car c'est peut-être une tentative pour nous duper", a pour sa part réagi le ministre de la Communication Lambert Mende, cité par Reuters. "Nous n'avons pas l'impression que les assaillants aient eu un autre objectif - avec un nombre aussi pauvre, avec un armement aussi pauvre - (que) de vouloir (...) semer la panique et la terreur à la veille des célébrations des fêtes de Nouvel an", a-t-il souligné un peu plus tard.

Gideon Mukungubila, le "prophète de l'Éternel"

Le nom de Gideon Mukungubila, même s'il n'est pas confirmé par les autorités, est évoqué pour désigner un responsable dans les événements de lundi. "Gideon Mukungubila est connu à Kinshasa comme un prophète de dieu qui a toujours condamné ou lancé des attaques verbales contre le pouvoir, explique Adam Shemisi. Il conteste toute les actions du pouvoir en place. On se demande comment il a pu organiser cette milice pour qu’elle arrive à prendre en otage des journalistes."

L'homme a été candidat à l'élection présidentielle en 2006, lors de laquelle Joseph Kabila a remporté un nouveau mandat. Le "prophète de l'Éternel", connu pour son hostilité envers l'accord de paix signé ce mois-ci avec les rebelles tutsis du M23 dans l'est de la RDC, accuse le gouvernement congolais d'avoir cédé devant les intérêts des Tutsis et les pressions du Rwanda voisin.

Voici deux vidéos de l'attaque à la télévision publique. Sur la seconde vidéo, un homme apparaît rapidement avec ce qui pourrait être une arme à 1’30.


Avec AFP et Reuters