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Contestation en Thaïlande : de nouvelles victimes, l’armée prête à agir

Neutre jusqu’à présent, l’armée n’exclut plus d’intervenir en Thaïlande, alors que la nuit du 27 au 28 décembre a été marquée par une nouvelle victime - la troisième en deux jours -, tuée par des tirs d’origine inconnue.

Des manifestations de la nuit du 27 au 28 décembre, il ne reste que des impacts de balle et une tache de sang, celle d'un manifestant tué par des tirs à balle réelle d'origine inconnue. Comme des centaines de Thaïlandais, la victime campait près du siège du gouvernement. Trois autres personnes ont été blessées mais la police rejette toute implication.

Ce drame est le troisième en deux jours. Il intervient après plus d'un mois de manifestations massives en Thaïlande pour demander le départ de la Première ministre Yingluck Shinawatra. Elle est accusée d'être la marionnette de son frère, l'ancien président en exil et milliardaire Thaksin Shinawatra.

Vers un nouveau coup d’État de l’armée ?

Pour sortir de l'impasse, la chef du gouvernement a convoqué des élections législatives anticipées qui, selon la Constitution, doivent avoir lieu dans les 60 jours après la dissolution du Parlement, soit d'ici le 9 février 2014. En face, l'opposition exige un délai de 18 mois et le remplacement du gouvernement par un "Conseil du peuple" non élu, ainsi que des réformes. Cette semaine, les opposants n’ont pas hésité à lancer plusieurs manifestations pour empêcher les candidats de se présenter.

Dernier recours face au chaos politique, l'armée a exhorté les parties à la retenue. Déjà appelée à la rescousse pour mettre fin aux troubles en 2006, elle ne compte pas intervenir dans l’immédiat mais n’exclut pas de devoir à nouveau jouer le rôle d'arbitre. "La porte n'est ni ouverte ni fermée", a répondu le général Prayuth Chan-ocha, chef d'état-major des armées, lorsque des journalistes l'ont interrogé sur l'éventualité d'un coup d'État militaire.

"Tout peut arriver. Cela dépend de la situation. Nous essayons de faire ce qui est juste, de manière pacifique, et nous appelons à la négociation", a-t-il indiqué.

Avec AFP et Reuters