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Des milliers de musulmans pro-Séléka protestent contre l'armée française

Des milliers de sympathisants de l’ex-rébellion Séléka ont marché dimanche pour protester contre la mission française en Centrafrique. Dans la matinée, trois combattants Séléka ont perdu la vie dans des heurts avec des soldats français.

À Bangui, plusieurs milliers de sympathisants de l'ex-rébellion Séléka se sont rassemblés dimanche 22 décembre pour protester contre l'opération militaire française Sangaris. Ce mouvement de contestation intervient après la mort le matin même de trois combattants Séléka lors d'un accrochage avec des soldats français qui menaient une opération de désarmement.

Dans le courant de l'après-midi, les protestataires ont convergé vers le centre-ville de Bangui et le cortège a ensuite battu le pavé dans le calme, en direction du quartier musulman PK5.

Ces manifestants ont progressé dans la capitale centrafricaine sous des slogans particulièrement hostiles à la France. "Hollande criminel !", "Non à la France !", ont-ils scandé, notamment pour dénoncer la "partialité" des soldats français chargés de mettre fin aux violences interreligieuses qui frappent la République de Centrafrique depuis plusieurs semaines.

Plus tôt dans la journée, cet accrochage avait déjà provoqué un regroupement de quelques dizaines de protestataires. Ils avaient bloqué une grande avenue reliant la ville à l’aéroport, avant que des policiers congolais de la force africaine en Centrafrique (Misca) ne parviennent à les déloger.

Environ 1 600 soldats français sont actuellement en mission en République de Centrafrique, dont près des deux tiers du contingent à Bangui, la capitale. L’opération Sangaris avait été déclenchée le 5 décembre, après la montée des tensions et des violences entre chrétiens et musulmans, au cours desquelles près d’un millier de personnes auraient péri.

Avec AFP