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Dans la revue de presse de ce vendredi, l'accident au théâtre Apollo de Londres ; Guy Bedos, invité spécial de Libération ; et la guerre entre pharmaciens et grandes surfaces.

"Un coup de théâtre", titre le Huffington Post avec ce jeu de mot peut-être pas trop approprié et une photo tirée de Twitter des secours garés devant le théâtre Apollo, où une partie du balcon s’est effondrée, en pleine représentation. Le journal en ligne est le seul, ce matin, à faire sa Une sur l’accident, les quotidiens ayant bouclé trop tôt - l’accident s’est produit peu après 21 h, heure française.

Du coup, Libération préfère titrer sur une histoire absolument terrible. L’histoire de trois femmes marocaines dans le Gard. Toutes ont été mariées à des Français, souvent de force. Pour deux d’entre elles à des hommes âgés de plus de 70 ans. Leur calvaire commence lorsqu’elles arrivent en France. Leur mari les bat, les insulte, les viole aussi. Mais lorsqu’elles portent plainte et demandent le divorce, l’administration française leur fait parvenir une obligation de quitter le territoire. C’est effectivement la loi : le titre de séjour dépend de la communauté de vie d’un couple.

Libération dénonce ce qu’il qualifie de double peine. "Plutôt que d’ajouter la violence aveugle de l’administration, à la violence des coups, préfets et procureurs doivent organiser la protection de ces femmes au statut fragile", réclame Eric Decouty dans son édito.

Libération, par ailleurs, publie un numéro assez spécial. Comme l’Humanité qui, il y a quelques semaines donnaient la parole à l’ancien footballeur Lilian Thuram, Libération invite Guy Bedos que l’on voit ici en en Une, un bout de scotch sur la bouche. Car l’humoriste tire le rideau, dans trois jours à l’Olympia. Un dernier spectacle en guise d’adieu. Mais le spécialiste des revues de presse, qui ces derniers temps n’avait pas sa langue dans sa bouche, n’a pas décidé de se taire. Bien au contraire, dans Libération, il se livre à un véritable exercice de revue de presse et commente tous les sujets avec le franc-parler de gauche qu’on lui connait.

Il critique par exemple la politique de l’Europe sur la Grèce. Ou sur la Défense. Je cite :
"Je me demande ce que veut dire l’Europe. Dans ces opérations militaires à répétition, la France est bien seule"
.

Et justement, l’Europe de la Défense, il en est question dans Le Parisien/Aujoud’hui en France. La Défense qui "divise l’Europe", titre le quotidien qui rappelle à quel point François Hollande reste isolé en Centrafrique et a du mal à convaincre ses partenaires de l’aider. "Autant au Mali, il y avait des risques de contagion terroriste", et donc certains pays ont bien voulu apporter leur soutien, "autant à Bangui…", regrette un conseiller de l’Élysée cité par le Parisien, qui ne termine pas sa phrase.

Et si on regarde l’infographie que publie le journal, on voit que l’Europe de la Défense, ce ne sont que quelques hommes engagés dans quelques pays (sauf au Kosovo). On apprend même dans l’article qu’en 2007 une unité européenne d’intervention rapide avait été créée. "Les groupements tactiques", soit 1 500 hommes. Et bien, tenez vous bien, depuis leur création, ils n’ont jamais été déployés.

On en vient maintenant à ces deux Français tués au Yémen. C’est une révélation du Figaro. Les deux apprentis djihadistes étaient partis "parfaire leur connaissance de l’Islam sunnite à Dammaj au Nord du Yémen", écrit Georges Malbrunot, l’auteur de l’article. Là-bas, le centre islamique" Far al-Hadith est très prisé par des adeptes d’un islam radical", poursuit-il. Or, cette ville se trouve dans une région où une guerre fait rage. Une guerre dont on ne parle que très peu entre des rebelles houthiste, une secte d’inspiration chiite, et les Salafistes de Dammaj. La ville serait cible de nombreux bombardements ces dernières semaines. C’est dans l’un de ces bombardements, que les deux Français seraient morts. Et toujours selon le Figaro, une demi-douzaine de Français et leur famille serait actuellement prisonniers du blocus imposé par les rebelles

Un tout autre sujet pour terminer, mais qui intéresse plusieurs quotidiens : avec cette question : va-t-on bientôt pouvoir acheter des médicaments en France dans les supermarchés ? C’est l’Autorité de la Concurrence qui dans un rapport lance le débat en rendant un avis favorable à la vente libre de médicaments non-remboursés. De quoi lancer la "guerre ouverte entre pharmacies et supermarchés", titre le Figaro.

Le paracétamol ou la vitamine C pourront donc peut-être un jour s’acheter dans les grandes surfaces. Mais attention, cette vente serait tout de même règlementée. Seuls les médicaments sans prescription sont concernés, et ils seraient vendus dans un espace spécialement aménagé, avec une caisse séparée, précise le journal.

Evidemment, les grandes surfaces et les consommateurs sont pour (car selon plusieurs études, cela ferait baisser les prix). Les pharmaciens sans surprise, sont contre. Pas étonnant, puisque cela signifierait  "une brèche dans leur monopole", titre Le Parisien /Aujourd’hui en France.

Mais le gouvernement, lui aussi, s’y oppose. Et ça, Le Parisien, ne le comprend pas. Dans un édito virulent, le journal dénonce l’attitude des pharmaciens. Et juge incompréhensible qu’ils s’enferment "dans une posture qui pénalise leur propre clientèle". "Sauf à considérer que l’idée qu’ils se font de leur métier se résume à faire des comptes d’apothicaire".