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Syrie : Amnesty dénonce la "tyrannie" et les exactions des djihadistes de l'EIIL

Enlèvements, tortures, meurtres : Amnesty International accuse l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL), un groupe djihadiste lié à Al-Qaïda, "de piétiner impitoyablement les droits des habitants locaux".

L'ONG Amnesty International a accusé, jeudi 19 décembre, l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL), lié à Al-Qaïda, d'enlever, de torturer et de liquider des détenus dans au moins sept prisons secrètes situées sur les territoires que le groupe djihadiste contrôle en Syrie. Ironie de l’histoire, le régime de Damas, qu’il est censé combattre, est depuis longtemps accusé lui aussi de torturer ou tuer les prisonniers. 

L'organisation des droits de l'Homme accuse le groupe "de piétiner impitoyablement les droits des habitants locaux". Elle affirme que parmi les prisonniers détenus par le groupe figurent des enfants, dont certains âgés d'à peine 8 ans, et que les mineurs sont soumis au fouet et emprisonnés avec les adultes dans des conditions "cruelles et inhumaines". 
Les prisonniers sont enlevés, détenus des semaines à l'isolement, avant d’être jugés par des tribunaux appliquant la charia (la loi islamique), qui les condamne à la peine capitale ou des coups de fouet sans aucune procédure ou presque, rapporte l'organisation dans un communiqué. L’ONG cite le cas d'un juge ayant instauré un "règne de la terreur", qui rendrait ses jugements dans le cadre de "procès grotesquement iniques", une ceinture d'explosifs à la taille, et distribuerait les peines en quelques minutes.
D'anciens prisonniers ont raconté avoir été battus avec des câbles, soumis à des chocs électriques, ou encore maintenus dans la douloureuse position dite du "scorpion", ajoute Amnesty.
Rapts de journalistes étrangers
"Après avoir souffert des années de la brutalité du régime [du président Bachar al-Assad], les habitants de Raqqa et d'Alep souffrent maintenant de la tyrannie imposée par l'EIIL", explique Philip Luther, le responsable d'Amnesty pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. 
Selon Amnesty, certaines personnes sont détenues pour des crimes, d'autres pour avoir simplement fumé, eu des relations sexuelles hors mariage, contesté l’autorité de l’EIIL ou encore parce qu'ils appartiennent à d'autres groupes rebelles armés.
En outre, ces derniers mois, les djihadistes de l’EILL ont kidnappé des dizaines de militants et journalistes-citoyens syriens, ainsi que des journalistes étrangers, ajoute l’ONG.
Amnesty a demandé à la Turquie et aux pays du Golfe - parrains de la rébellion syrienne - de limiter les livraisons d'armes à l'EIIL, qui veut créer un État islamique par delà les frontières syriennes, et aux autres groupes accusés de violer les droits de l'Homme. 

Avec AFP