![Une équipe européenne à la recherche du trou noir Une équipe européenne à la recherche du trou noir](/data/posts/2022/07/18/1658173893_Une-equipe-europeenne-a-la-recherche-du-trou-noir.jpg)
Le Conseil européen de la recherche a accordé 14 millions d'euros à des chercheurs, afin qu'ils puissent prouver l'existence de l'un des grands mystères de l'astrophysique : le trou noir. À l'aide de radiotélescopes, ils veulent capturer son horizon.
Depuis le 18e siècle, le concept du trou noir fascine les chercheurs du monde entier. Décrit par Albert Einstein dans sa théorie de la relativité générale, l’existence des trous noirs est une certitude pour la quasi-totalité de la communauté scientifique, mais ils n’ont pour l’instant été observés que de façon indirecte.
Afin d’en savoir plus et de confirmer la théorie d’Einstein, le Conseil européen de la recherche a accordé, lundi 17 décembre, 14 millions d’euros à une équipe d’astrophysiciens pour qu’elle puisse réaliser la première image d’un trou noir.
Ces trois chercheurs [Heino Falcke de l’Université Radboud de Nimègue, Michael Kramer de l’Institut Max-Planck de radioastronomie de Bonn et Luciano Rezzolla de l’Université Goethe de Francfort] ne vont pas à proprement parler "photographier" un trou noir, mais ils tenteront de saisir son horizon, c'est-à-dire la partie à partir de laquelle rien ne peut échapper à son attraction gravitationnelle, pas même la lumière.
Le trou noir lui-même reste invisible, mais "les gaz aspirés par celui-ci émettent des émissions radios intenses avant de disparaître", explique cette équipe baptisée BlackHoleCam dans un communiqué. "L’horizon du trou noir [appelé aussi 'horizon des événements', NDLR] pourrait trahir sa présence en produisant une ombre sur ces émissions très lumineuses", précisent les scientifiques.
"Un trou noir supermassif"
Ce trio de chercheurs étudiera plus précisément "le cœur de notre propre galaxie [la Voie lactée, NDLR], qui abrite une mystérieuse source radio appelée 'Sagittarius A' et qui est considérée comme le centre d’un trou noir supermassif".
Pour cela, ils utiliseront une technique appelée "Interférométrie à très longue base" qui leur permettra d’observer ce trou noir, un véritable monstre cosmique qui serait 4 millions de fois plus massif que le soleil. Cette technique devrait fournir des images directes des trous noirs supermassifs.
"La technologie est désormais assez avancée pour que nous puissions nous représenter des trous noirs et confirmer leur existence. S’il n’y a pas d’horizon des événements, alors il n’y a pas de trou noir", résume le professeur Heino Falcke.
Très enthousiaste, cette équipe sait que ses travaux pourront faire avancer considérablement notre conception de l’espace. "Nous avons l’opportunité de tester la gravité dans un domaine, qui jusque-là appartenait à la science fiction, cela va être un tournant dans les sciences modernes", se félicite Luciano Rezzola.