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Au terme d'une audience éclair, la Cour suprême du Cameroun a rejeté mardi le pourvoi en cassation de Michel Thierry Atangana. Poursuivi pour détournement de fonds publics, le Franco-Camerounais dénonce des irrégularités dans son procès.

Le Franco-Camerounais Michel Thierry Atangana ne sortira pas de sa cellule. Les juges de la Cour suprême du Cameroun, au terme d’une audience éclair, ont annoncé mardi 17 décembre qu’ils rejetaient le pourvoi en cassation introduit par Atangana.

Ce financier de 48 ans, poursuivi pour détournement de fonds publics, est incarcéré depuis quinze ans à Yaoundé. Il avait introduit un recours contre un jugement du 4 octobre 2012, prononcé par le Tribunal de grande instance de Yaoundé, qui le condamnait à 20 ans de réclusion. Ce jugement faisait suite à une première condamnation de 15 années de prison, prononcée le 3 octobre 1997 pour des faits similaires de détournement de deniers publics.

"En rejetant le pourvoi introduit par le Franco-Camerounais Michel Thierry Atangana, la Cour suprême estime que l’on peut être condamné malgré des violations flagrantes des droits de la défense. Elle valide un procès intenté pour des faits qui ont déjà fait l’objet d’une première condamnation, elle admet comme légal le non-respect des délais, la soustraction des scellés par le parquet général, la dénaturation des faits, l’irrégularité du rapport d’expertise financière, le changement de la collégialité des juges à des fins de manipulation de la décision du tribunal, production de faux par le Procureur, subornation de témoins avant et pendant l’audience !…", s’est indigné Emile Kwegueng, vice-président du comité de soutien au prisonnier.

Le président français François Hollande lui avait adressé une lettre, datée du 21 janvier 2013, dans laquelle il l’assurait de tout son soutien. "La France continuera de faire valoir au Cameroun le prix qu'elle attache à ce que votre cas bénéficie d'une attention particulière, en vue d'une issue rapide", avait alors écrit le chef de l’État français.