Après l'annonce d'un déploiement de missiles russes dans l'enclave de Kaliningrad, la Pologne et les États baltes ont exprimé leur inquiétude. Moscou a installé ces batteries pour contrer le projet de bouclier antimissile de l'Otan en Europe.
La Pologne et les trois pays baltes ont fait part de leur mécontentement, lundi 16 décembre, concernant le déploiement de batteries russes de missiles de courte portée dans l'enclave de Kaliningrad, située entre la Pologne et la Lituanie.
"Des projets de déploiement des missiles Iskander-M dans la région de Kaliningrad inquiètent. La Pologne l'a dit à de multiples reprises", a déclaré le service de presse du ministère polonais des Affaires étrangères.
"Il est clair que c'est une nouvelle alarmante, car il s'agit d'un argument changeant l'équilibre des forces dans la région. Il ne change pas l'équilibre des forces entre l'Otan et la Russie. Il menace des villes baltes et des infrastructures dans la région de la Baltique", a de son côté indiqué le ministre letton de la Défense, Artis Pabricks.
"Répondre" aux menaces de l'Otan
Un peu plus tôt, le ministère russe de la Défense avait confirmé que la Russie avait bien déployé des batteries de missiles dans sa région ouest, après des révélations du journal allemand "Bild". "Les systèmes de missiles opérationnels et tactiques Iskander ont en effet été déployés dans la régio militaire de l'Ouest", a répondu le porte-parole du ministère Igor Konachenkov, tout en expliquant que cela ne "viole aucun traité ou accord international".
Ce responsable russe n'a toutefois pas explicitement confirmé que ces missiles, dont le rayon d'action peut atteindre 500 kilomètres et qui peuvent emporter des charges nucléaires, avaient bien été déployés à Kaliningrad comme le laissait entendre "Bild".
En 2011, Moscou avait pourtant bien averti que la Russie pourrait installer dans cette zone des batteries, afin de répondre "aux menances" représentées par le projet de bouclier antimissile de l'Otan en Europe. Celui-ci prévoit la mise en place d'ici à 2018 de 24 missiles intercepteurs SM3-IIA en Pologne et en Roumanie. Alors que l'Otan le présente comme un projet destiné à protéger les pays européens d'une éventuelle attaque de l'Iran, le Kremlin y voit un danger contre sa sécurité.
Avec dépêches AFP