Washington menace Kiev de sanctions et s'alarme d'un éventuel envoi de l'armée contre les manifestants pro-européens. Ces derniers tiennent bon face au pouvoir du président Ianoukovitch : leur mouvement entre jeudi dans sa quatrième semaine.
L'opposition ukrainienne tient bon. Les contestataires entament jeudi 12 décembre leur quatrième semaine de manifestations contre le président Ianoukovitch. De son côté, Washington réfléchit à d'éventuelles sanctions et met en garde Kiev contre tout envoi de l'armée contre les manifestants.
Des milliers de manifestants
itpro-européens continuent de défier le régime ukrainien à Kiev, malgré un temps glacial. Ils ont marqué des points mercredi en contraignant les forces de l'ordre à refluer du centre-ville après des échauffourées. Ils ont également reçu un appui marqué de la communauté internationale.
Appels à la retenue
Le président ukrainien, Viktor Ianoukovitch, a promis dans la soirée de "ne jamais recourir à la force contre des manifestants pacifiques". Dans un communiqué, il a appelé l'opposition à "ne pas suivre la voie de la confrontation et des ultimatums", mais à dialoguer avec les autorités.
Le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel a pour sa part mis en garde, au cours d'un appel téléphonique, son homologue ukrainien Pavel Lebedev contre tout envoi de soldats contre les opposants: "Il a souligné les dégâts que pourrait causer toute intervention de l'armée pour réprimer les manifestations et a appelé à la retenue", a déclaré un porte-parole du Pentagone.
"Nous envisageons certaines options politiques – bien évidemment aucune décision n'a été prise – et les sanctions en font partie", a, par ailleurs, déclaré la porte-parole de la diplomatie américaine Jennifer Psaki.
Soutien aux aspirations européennes
Quelque 5 000 personnes étaient encore rassemblées mercredi soir place de l'Indépendance, à Kiev. Les manifestants renforçaient les nouvelles barricades dressées dans la journée à l'aide de sacs de sable ou de neige tassée. Les policiers avaient été bloqués par l'afflux de milliers de manifestants et avaient finalement quitté le centre-ville quelques heures après. Des échauffourées ont fait une trentaine de blessés, et onze manifestants ont été interpellés, selon l'opposition.
Les forces de l'ordre avaient également tenté mercredi de reprendre aux manifestants la mairie de Kiev, dont l'opposition fait son QG depuis dimanche. Mais les policiers ont dû là aussi rebrousser chemin après avoir été aspergés à l'aide d'une lance à incendie par moins dix degrés environ.
Américains et Européens ont vivement dénoncé l'opération de police de la nuit précédente."Je condamne l'usage de la force et la violence – qui ne peuvent pas être la réponse aux manifestations pacifiques – et j'appelle à la plus grande retenue", a déclaré dans un communiqué Catherine Ashton, chef de la diplomatie européenne, qui s'était entretenue mardi avec le président Ianoukovitch. Cette dernière s'est dite "très impressionnée par la nature pacifique et courageuse des manifestations en cours, en soutien aux aspirations européennes" de l'Ukraine.
La France a, pour sa part, souligné qu'elle "récusait tout usage de la force", par la voix du ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius.
Avec AFP