Le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, a affirmé sur l’antenne de FRANCE 24 qu’il n’accèderait pas aux revendications indépendantistes des rebelles du MNLA au Nord-Mali. Le mouvement a récemment menacé de reprendre les armes.
Sur l’antenne de FRANCE 24, le chef d’État malien, Ibrahim Boubacar Keïta, a employé, jeudi 5 décembre, un ton ferme sur la situation au Nord-Mali, où les rebelles touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) ont menacé de reprendre les armes. "Il n’y aura pas d’autonomie, pas d’indépendance [du Nord-Mali], je suis clair là-dessus", a-t-il affirmé, encourageant le MNLA à "se calmer".
Interrogé sur les relations que les militaires français entretiennent avec le MNLA au Mali, IBK a estimé que Paris avait "trop forcé le trait", en voulant apaiser les tensions entre les rebelles et Bamako. Le président malien a d’ailleurs rappelé la souveraineté de son pays. "Il n’est pas question que l’on traite le Mali comme un pays sujet, ce n’est pas le cas".
"Nul ne saurait être au dessus de la loi au Mali"
Le président a, par ailleurs, réagi à la découverte d’un charnier de 21 corps dans la commune de Diago, près de Kati, à une quinzaine de kilomètres de Bamako, faisant part de son émotion. "J’exprime ma sympathie envers les familles victimes de ces atrocités".
itCes cadavres, découverts dans la nuit du 3 au 4 décembre, sont sans doute des "bérets rouges", ces militaires proches du président déchu Amadou Toumani Touré. Une découverte qui pourrait accabler davantage le général Sanogo, auteur du coup d'État du 22 mars 2012 contre le président Touré, déjà sous le coup d’une procédure pour "tentative d'enlèvements".
"Nul ne saurait être au dessus de la loi au Mali", a affirmé IBK, en référence à l’éventuelle responsabilité du général Sanogo. Le président a néanmoins rappelé qu’il revenait à la justice malienne de faire la lumière sur ce drame, affirmant qu’il lui faisait pleinement confiance et qu’il n’y aurait "aucune entrave" au travail de celle-ci.