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Zahir Belounis, bloqué un an au Qatar : "Certaines personnes vont payer"

Le footballeur franco-algérien Zahir Belounis est rentré le 28 novembre en France après avoir été bloqué pendant plus d’un an au Qatar à la suite d'un différend avec son club d’Al-Jaish. FRANCE 24 était à l’aéroport pour l’accueillir.

Accompagné de représentants de la FIFpro, organisation qui défend les droits des footballeurs dans le monde, Zahir Belounis est arrivé jeudi en début de soirée à l’aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle, en provenance de Doha au Qatar. "Je suis fier d'être Français, je suis en France aujourd'hui, je suis rentré chez moi et c'est bon d'être rentré", a déclaré Belounis à sa descente d’avion, lui qui n'avait plus embrassé sa mère depuis un an et demi.

Le Franco-Algérien de 33 ans est arrivé au Qatar en 2007. Il s'y est intégré jusqu'à être naturalisé et porter le maillot national lors de la Coupe du monde militaire en 2010 au Brésil. Mais en 2012 tout bascule ! Son club d’Al-Jaish cesse de le payer. Au bout de plusieurs mois, il décide de saisir la justice. Mais au Qatar, futur pays hôte du Mondial-2022 de football, impossible de quitter le territoire sans le feu vert de son parrain ou de son entreprise. Les autorités lui refusent alors ce visa de sortie.

Le joueur originaire du Val-de-Marne, en région parisienne, se retrouve donc coincé pendant 17 mois. Sous la pression internationale, notamment de la FIFPro, le Qatar a fini par céder. "Ils ont réalisé qu’ils étaient en train de détruire leur image", a indiqué Mahdi Belounis, le frère du footballeur.

"Ils m'ont détruit mais ce n'est pas fini"

"Quand je décide de porter plainte, on me dit que je vais le regretter. Ils m'ont détruit en partie. Ils m'ont détruit mais ce n'est pas fini, a expliqué Zahir Belounis. Avec le club, l’affaire est en justice. J’ai crié tellement fort pendant des mois pour qu’on m’entende... On m’a fait du mal, je vais voir mon avocate et les gens qui ont fait ça vont le payer, ils vont le payer très cher." Si le joueur est en colère contre son ancien club d'Al-Jaish, cette équipe de deuxième division qatarie, il n'a rien contre le pays lui-même. "C'est important de le dire, je n'ai aucun souci avec le Qatar, mon problème, c'était avec le club, et certaines personnes du club vont payer pour ce qu'elles ont fait, ça c'est clair", a-t-il insisté.

Abdeslam Ouaddou, autre footballeur à avoir vécu ce genre de situation au Qatar, alors qu'il évoluait au sein du club de Lekhwiya, était jeudi à Roissy pour l'accueillir. "C'est une victoire pour l'instant sur le Qatar, a asséné l'ancien joueur de Valenciennes et Nancy. Mais il reste 1,3 million de travailleurs qui subissent les mêmes sévices, à cause de ce système esclavagiste, et on ne sera vraiment content que le jour où ce système sera vraiment réformé, car n'oublions pas qu'ils doivent organiser une Coupe du monde."