Forces libyennes et islamistes se sont affrontés lundi à Benghazi, faisant au moins neuf morts et une dizaine de blessés. Le gouvernement a appelé les habitants de la ville au calme et à collaborer avec les forces de police.
Des heurts entre forces libyennes et islamistes armés ont fait au moins neuf morts et une dizaine de blessés lundi 25 novembre à Benghazi, dans l'est de la Libye, selon des responsables et des témoins.
Des fusillades et des explosions ont retenti et une épaisse fumée s'élevait du quartier de Ras Obeida. L'armée a ordonné aux habitants de ne pas sortir dans les rues et a appelé des militaires en permission à rejoindre leurs unités dans la ville.
Dans un communiqué, le gouvernement a, lui, appelé les habitants de la ville au calme et à collaborer avec les forces régulières, assurant que les autorités avaient pris toutes les dispositions pour rétablir l'ordre dans la ville.
Barrages d'Ansar al-Charia
Les combats ont éclaté lorsque les forces spéciales libyennes ont poursuivi un suspect dans un quartier où le groupe islamiste Ansar al-Charia dispose de ses propres barrages, ont dit des responsables des services de sécurité de Benghazi.
Ansar al-Charia est jugé responsable de l'attaque du consulat américain à Benghazi le 11 septembre 2012, qui a coûté la vie à l'ambassadeur des États-Unis et à trois autres Américains.
Benghazi, capitale de la Cyrénaïque, a été le berceau du soulèvement de 2011 ayant abouti au renversement de Mouammar Kadhafi. Le pouvoir de transition mis en place depuis la chute de l'ancien régime peine à imposer son autorité aux nombreuses unités combattantes issues de cette révolution et aux islamistes armés présents en Libye.
Promesses de coopération
Les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne, l'Otan et la Turquie ont tous promis une aide à la Libye dans le domaine de la sécurité mais les programmes de formation des forces libyennes n'en sont qu'à leurs débuts et les différents groupes armés conservent ainsi une forte latitude d'action.
Le Premier ministre, Ali Zeidan, a rencontré dimanche à Londres le secrétaire d'État américain, John Kerry, et le secrétaire au Foreign Office, William Hague, pour évoquer cette coopération.
Avec dépêches (REUTERS et AFP)