Abdelhakim Dekhar a été mis en examen dans la nuit de vendredi à samedi pour tentatives d'assassinats au siège du quotidien "Libération" et de BFM-TV. L'homme de 48 ans, qui a tenté de mettre fin à ses jours, avait été arrêté mercredi soir.
Abdelhakim Dekhar, l'auteur présumé des coups de feu tirés lundi dans le hall du journal "Libération", a été mis en examen dans la nuit de vendredi à samedi aux urgences médico-judiciaires de l'Hôtel-Dieu, a-t-on appris de source judiciaire. Un juge d'instruction s'est rendu sur place pour lui signifier les chefs de tentatives d'assassinat, enlèvement et séquestration. Il a ensuite été placé en détention provisoire, conformément aux réquisitions du parquet.
Il a refusé pendant sa garde à vue de s'exprimer sur le fond du dossier, faisant valoir son droit au silence, a indiqué une source proche du dossier. Le fusil à pompe et les vêtements utilisés lors des attaques menées il y a une semaine à BFM TV, puis lundi à Libération, où un assistant photographe a été grièvement blessé, ainsi qu'à la Défense, n'ont pas été retrouvés pour le moment. "On a retrouvé des éléments, comme les lunettes, mais ni l'arme, ni les vêtements. Comme il ne parle pas, ça bloque l'enquête", a précisé une source proche de l'enquête.
Celui surnommé "le tireur fou" avait été interpellé mercredi soir à Bois-Colombes (Hauts-de-Seine), alors qu'il était garé dans un parking, visiblement après avoir ingéré des médicaments. Le tireur avait fait part à son ami de son intention de mettre fin à ses jours et a laissé derrière lui des lettres qui mettent en cause le système capitaliste, a déclaré le procureur de la République François Molins.
Abdelhakim Dekhar avait été condamné à quatre ans de prison en 1998 pour son implication dans l'équipée sanglante de Florence Rey et Audry Maupin, qui s'était achevée en octobre 1994 par la mort de trois policiers, d'un chauffeur de taxi et de Maupin lui-même.
Avec dépêches AFP et REUTERS