À l'instar de l'ONU, le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a estimé jeudi, que la Centrafrique, en proie au chaos et à des violences communautaires, est "au bord du génocide".
La République centrafricaine est "au bord du génocide", a jugé Laurent Fabius, jeudi 21 novembre sur France 2. "C'est le désordre absolu", a précisé le ministre des Affaires étrangères français, ajoutant qu'il fallait agir vite.
L'ONU s'apprête à donner la possibilité d'intervention "aux Africains et également à la France" dans une résolution qui sera votée début décembre, a-t-il indiqué.
La France, ancienne puissance coloniale et qui a un contingent de 400 hommes à Bangui, s'est dit prête, à plusieurs reprises, à augmenter son engagement en Centrafrique dans le cadre d'un mandat de l'ONU, pour épauler la force africaine. En cours de déploiement, la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca) manque de matériels et de moyens financiers.
Mercredi, le président François Hollande avait pressé la communauté internationale d'"agir" au plus vite pour mettre fin aux "exactions" contre la population en Centrafrique, dont le régime a promis de recourir à des "mesures exceptionnelles" pour neutraliser "les criminels et les pillards".
Violences quotidiennes
La Centrafrique continue de s'enfoncer dans le chaos, au rythme des violences quotidiennes dans les provinces reculées comme à Bangui, où les armes de guerre prolifèrent. Ce qui a poussé lundi le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon à demander l'envoi de 6 000 casques bleus dans le cadre d'une éventuelle opération de maintien de la paix.
Le pays vit au rythme d'affrontements entre chrétiens et musulmans, entre groupes "d'auto-défense" et ex-rebelles de la Séléka (au pouvoir depuis mars après avoir renversé le président François Bozizé), auxquels s'ajoute une forte poussée du banditisme à Bangui.
Sur un autre registre, qui illustre néanmoins le chaos régnant dans un pays où il n'y a plus aucune administration de l'État dans des régions entières, un responsable de l'ONU a indiqué que le chef rebelle ougandais Joseph Kony, recherché depuis des années pour crimes contre l'humanité, se cacherait actuellement en Centrafrique.
Avec AFP