La chasse à l'homme se poursuit, mardi à Paris, pour interpeller le tireur qui a grièvement blessé par balles un assistant photographe à "Libération". Il est également soupçonné d'être l'auteur de l'agression vendredi au siège de BFMTV.
Il est l'homme le plus recherché de Paris. La brigade criminelle est toujours, mardi 19 novembre, à la poursuite de l'auteur de la fusillade qui a blessé la veille un assistant photographe dans le hall d'entrée du journal "Libération". Des photos de l'individu, qui pour l'heure n'a pas été identifié, ont été diffusées à partir de captures d'écran de caméras de vidéo de surveillance.
Il s'agit d'un homme de type européen âgé de 35 à 45 ans, d'une taille d'1m70 à 1m80 aux cheveux poivre et sel. Lundi, l'homme, arborant des lunettes et une barbe de deux ou trois jours, portait une veste trois-quarts kaki, un pull vert, une doudoune sans manches, ainsi que des baskets vertes à semelles blanches. Il avait également un fusil à pompe.
"Véritable danger"
L'homme est également soupçonné d'être à l'origine de l'attaque visant le siège de la Société générale à La Défense et d'avoir obligé un automobiliste à le déposer non loin des Champs-Élysées, dernier endroit où il a été aperçu lundi. Il pourrait également être l'auteur de l'agression vendredi au siège de BFMTV.
Pour le procureur de Paris, François Molins, le modus operandi de ces quatre affaires permet de privilégier la piste d'un auteur unique. Pour interpeller ce "véritable danger", selon les propos du ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, un appel à témoins a été lancé et un numéro vert (0800 00 27 08) a été mis en place.
Fusil de calibre 12, le plus utilisé en France
François Molins a confirmé qu'il s'agissait bien de la même arme utilisée dans les deux attaques, à "Libération" et BFMTV. Il s'agit d'un calibre 12, l'arme la plus répandue en France. Il y en aurait cinq à six millions en circulation, selon Yves Gollety, président de la Chambre syndicale des armuriers, qui précise qu'elle est surtout utilisée par les deux millions de chasseurs français. En vente sur présentation d'un permis de chasse ou d'une licence de tir, elle coûterait aux environs de 150 euros.
"Nous continuerons"
Interrogé par Europe1, le rédacteur en chef de BFMTV est revenu, lundi, sur l'agression dont il a été victime, vendredi peu avant 7 heures. L'homme, muni d'un fusil, a laissé tomber par terre deux cartouches, et aurait lancé avant de prendre la futie : "La prochaine fois je ne vous louperai pas".
Mardi, "Libération" titre en gros caractères noirs sur fond blanc : "Il a sorti un fusil et a tiré, deux fois". Le quotidien consacre quatre pages à cette agression sans précédent. "Nous continuerons", titre par ailleurs l'éditorial. Selon la direction du journal, l'assistant photographe, âgé de 22 ans, qui venait dans les locaux pour la première fois, "est sorti du bloc opératoire et les médecins sont un peu plus optimistes".
Avec dépêches AFP