logo

Vidéo : aux Philippines, la foi au secours des sinistrés du typhon Haiyan

Huit jours après le passage du super typhon, alors que l’aide gouvernementale et internationale peine à s’organiser, la communauté catholique des Philippines, qui représente 80 % de la population, s’organise. Reportage.

Plus d’une semaine après le passage du typhon Haiyan dans le centre des Philippines, l’aide tant attendue par des sinistrés désespérés commençait enfin à arriver samedi 16 novembre dans des villes isolées de l'archipel. Les secours ont eu beaucoup de difficultés, ces derniers jours, à se mettre en place dans les différentes localités dévastées.

Dans ce pays catholique à plus de 80 %, l'Église apporte non seulement le réconfort moral mais aussi une aide matérielle à des centaines de milliers de sinistrés. Marie Linton et Guillaume Bression, envoyés spéciaux de FRANCE 24 à Palo, l’une des villes les plus durement touchées par la catastrophe, ont pu constater que malgré les maisons détruites et la perte de proches, les survivants continuent de croire en Dieu.

Le bilan des pertes humaines difficile à établir

L'ONU, qui avait d’abord évoqué la mort de 10 000 personnes dans la seule ville de Tacloban, a publié vendredi un bilan de 4 460 morts.

Le Conseil national pour la réduction et la gestion des catastrophes naturelles parle de 3 621 morts et 1 140 disparus.

Nos reporters ont notamment rencontré Clara Rosa Zabala-Brit, 40 ans. Cette femme médecin a perdu dix membres de sa famille, emportés par la montée subite des eaux qui a accompagné le typhon. Cette terrible épreuve ne semble pas avoir entamé sa foi. "Ils seront nos anges pendant que nous luttons. Nous, les vivants, devons lutter", explique-t-elle, en larmes. "N'êtes vous pas en colère contre Dieu ?", lui demande Marie Linton. "Non, parce que je sais que Dieu a ses raisons."

À Palo, une ville de 60 000 habitants située en banlieue de Tacloban, la plupart des églises n'ont pas résisté au phénomène météorologique dévastateur. La cathédrale n’a pas été épargnée : une partie de son toit s’est envolée. Mais le père Edward Tantuico insiste : "Remercions Dieu et gardons confiance en lui." Les fidèles continuent d'assister à la messe bercée par le chant des oiseaux qui ont pris possession de l’édifice. "Les gens continuent à venir même juste après le typhon alors qu'il pleuvait encore. Quand on sonne la cloche, ils viennent et ils prient vraiment", constate Edward Tantuico.

Dans ce pays catholique à plus de 80 %, l'Église est en première ligne pour aider les survivants. Trois cents familles sont hébergées dans l'archidiocèse de Palo, des dizaines d'autres dans les autres bâtiments religieux de la ville. Les envoyés spéciaux de FRANCE 24 ont assisté à une distribution de sacs de riz, de boîtes de conserve et de pâtes. Une aide vitale pour environ 2 500 personnes qui pour la plupart n'ont reçu aucun autre secours. Les vivres sont arrivées la veille en provenance de Tagum, un diocèse de la province voisine.

Lorsque la période d’urgence sera passée, les responsables cléricaux vont s'atteler à reconstruire leurs églises avec l'aide des catholiques du reste du pays.