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Standard & Poor's dégrade la note de la France à "AA"

Pour la deuxième fois depuis janvier 2012, l’agence de notation Standard & Poor’s a abaissé la note de la France à "AA", contre "AA+", en raison de la perte de marge de manœuvre financière du pays.

L'agence d'évaluation financière, Standard & Poor's, a dégradé  la note de la France, de "AA+" à "AA". Une deuxième dégradation en moins de deux ans, qui sanctionne, selon l’agence, la perte de marge de manœuvre financière du pays, en raison de son incapacité à se réformer davantage, notamment en raison d’un chômage élevé.

Jean-Marc Ayrault reste optimiste et serein

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a estimé vendredi que la note de la dette publique française restait "l'une des meilleures du monde".

Interrogé par France Bleu Provence lors d'un déplacement à Marseille, il a estimé que l'agence S&P n'avait "pas pris en compte toutes les réformes" dans son analyse, notamment celle, en cours d'adoption, des retraites.

"L'agence parle des perspectives. Certains pays ont des perspectives négatives, ce n'est pas le cas de la France", s'est par ailleurs félicité Jean-Marc Ayrault.

Cette nouvelle note attribuée à la France est la troisième meilleure possible dans la classification de S&P. Elle est assortie d’une perspective "stable", ce qui laisse présager d’un statu quo à court ou moyen terme.

En janvier 2012, S&P avait été la première grande agence internationale à priver la France de son "AAA", la meilleure évaluation possible du barème. Son analyse avait été partagée ensuite par ses concurrentes Moody's et Fitch Ratings.

Un communiqué de S&P motive cette décision, notamment car "la marge de manœuvre budgétaire de la France s'est réduite, alors (qu'il) la considér(ait) auparavant comme élevée au regard des pays comparables".

"Notamment, remarque l'agence, il nous semble que les pouvoirs publics disposent désormais d'une marge de manœuvre réduite pour augmenter les recettes", préalable nécessaire à la réduction de l'endettement du pays.

"Nous considérons que les mesures de politiques économiques mises en œuvre depuis depuis le 23 novembre 2012 [date à laquelle S&P avait confirmé la note du pays, NDLR] n'ont pas réduit de manière significative le risque, que le taux de chômage reste au-dessus de 10 % jusqu'en 2016", argumente l'agence.

Elle estime par ailleurs "que le niveau actuel du chômage amoindrit le soutien populaire en faveur de nouvelles réformes structurelles et sectorielles, et affecte les perspectives de croissance à plus long terme".

La perspective "stable" à laquelle la note de la France a été adossée implique que, selon l'agence, "les facteurs de risques pesant sur la qualité de crédit de la France s'équilibrent". La probabilité d'une nouvelle évolution de cette note au cours des deux années à venir est donc "inférieure à une sur trois", explique-t-elle.

Par ailleurs, la note accordée à la dette à court terme du pays reste fixée à "A-1+", soit la meilleure possible.

Avec dépêches

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