
Le jeu vidéo "Call of Duty : Ghost" a généré un milliard de dollars de recettes en une journée. Une manière de rappeler que la course au titre du jeu le plus rentable de l’histoire, détenu par "Grand Theft Auto V", est encore ouverte.
"Grand Theft Auto V", prend garde à tes records de vente ! Le jeu de guerre "Call of Duty : Ghost" pourrait bien lui ravir la première place. Cette suite de la célèbre franchise, qui célèbre cette année son dixième anniversaire, a généré un milliard de dollars [740 millions d’euros] de recettes lors de son premier jour de commercialisation, a annoncé l’éditeur Activision, mercredi 6 novembre.
En apparence, ce sont 200 millions de dollars [148 millions d’euros] de plus que "GTA V", son principal concurrent au trône du blockbuster de l’année. Mais les chiffres sont quelque peu trompeurs. Dans le cas de "GTA V", il s’agit d’exemplaires directement vendus aux joueurs, alors que le record, dont se targue Activision correspond à l’argent des ventes aux détaillants.
Reste que ces magasins, qui se sont rués sur les stocks proposés par Activision, anticipent le fait que "Call of Duty : Ghost" devienne le plus important carton commercial de l’histoire du jeu vidéo, et de l’industrie du divertissement en général. Reste à attendre quelques jours pour connaître les chiffres officiels des premières ventes.
Call of Duty fatigue ?
Pour mémoire, les ventes de "GTA V" avaient officiellement dépassé le milliard de dollars de recettes en trois jours. Depuis lors, ce jeu d’action, qui se déroule dans un Los Angeles virtuel, a décroché six entrées au Guinness Book des records. La plupart du temps, il en profitait pour détrôner un jeu de la série des "Call of Duty".
L’orgie guerrière, made in Activision, est donc plutôt habituée à occuper le fauteuil de leader. D’où la bataille des chiffres qui vient tout juste de commencer. Mais derrière cette avalanche de dollars, il y a avant tout un jeu, dont le concept a été peaufiné au fil des années pour se transformer en "machine à fric" ultime du secteur.
Malgré sa réalisation hollywoodienne et son budget dépassant les 200 millions de dollars, le jeu n'est pas épargné par quelques critiques. Pour certains spécialistes du jeu vidéo, il y a une certaine “Call of Duty fatigue”, qui désigne le manque de créativité d’une équipe de développeurs se contentant d’offrir précisément ce que la horde de fans attend, sans prendre de risques.
“Il y a un évident refus du changement”, regrette le site américain spécialisé dans les jeux vidéos Polygon. “C’est du déjà-vu”, renchérit le site Computerandvideogames. Seuls changements constatés dans cette nouvelle version : la possibilité d’incarner un soldat féminin, l’apparition du chien de guerre dans l’arsenal du joueur, et des méchants qui sont, cette fois-ci, des soldats d’une puissance hispanique, ayant réussi à renverser le rapport de force mondial au détriment des États-Unis.
Innovation sous le capot
Un procès en immobilisme que les développeurs du jeu récusent. “C’est vrai que c’est difficile d’innover avec des fans habitués à un certain type de jeu et les enjeux financiers, mais ça ne veut pas dire qu’on ne le fait pas”, souligne Simon Cournoyer, programmeur en chef sur "Call of Duty : Ghost". Pour lui, le simple fait d’avoir imaginé un jeu, où les États-Unis apparaissent “comme une puissance sur la défensive, qui n’est plus une force dominante”, est en soi un sacré pari.
Surtout, dans une franchise aussi familière et établie que "Call of Duty", la plupart des innovations seraient certes invisibles à l’œil nu, mais très nombreuses sous le capot. “Pour Ghost, nous avons enregistré en extérieur le bruit de toutes les armes disponibles dans le jeu, nous avons développé un système de bruitage de guerre le plus abouti dans le jeu vidéo”, se félicite Chrissy Arya, en charge de la partie sonore du jeu. Autant d’ajouts qui garantissent, selon elle, que "Call of Duty : Ghost" devienne le jeu “le plus immersif” du moment. Un argument suffisant pour lui permettre de retrouver le titre de jeu le plus rentable de tous les temps ?