
Après plus de onze ans de séparation, Jean-Louis Borloo et François Bayrou ont acté l'alliance de l'UDI et du MoDem pour tenter de profiter du désamour dont souffrent à la fois le PS et l'UMP et sauver le pays de "l’extrémisme" politique.
Ils se sont dit oui. Le mariage entre l’UDI de Jean-Louis Borloo et le Modem de François Bayrou a été officialisé mardi 5 novembre, à l’issue d’une conférence de presse commune, à Paris. Le nom du nouveau mouvement centriste se baptise désormais "UDI-Modem l’alternative" et vient mettre un terme à une querelle qui durait depuis 11 ans entre les deux hommes.
"Nous avons décidé de nous rassembler, de rassembler toutes nos forces face à la situation de désarroi et de désespérance de notre pays", a déclaré le président de l'UDI. "Le chômage de masse, les problèmes éducatifs, sociaux de toute nature, exigeaient qu'une offre politique nouvelle, un projet bâti sérieusement, et en profondeur, bref, une véritable alternative politique, économique, et sociale, soit présentée aux Français", a-t-il ajouté.
"Je suis très heureux"
"Je suis très heureux autant pour des raisons politiques que pour des raisons humaines", a lancé de son côté le président du MoDem. "Nous avons choisi de faire une œuvre de construction en commençant par une réconciliation", a-t-il déclaré.
Sur le papier, les deux centristes proposent donc une "alternative" visant à protéger la France des extrêmes, sur la base d'une alliance "impossible avec le PS" et d'un partenariat "naturel" avec la droite républicaine. Les deux hommes condamnent en effet la politique suivie par la majorité actuelle et le gouvernement, qui accumulent les échecs parce qu'ils "demeurent prisonniers d'une vision du monde dépassée, refusant les réformes en profondeur".
Le nouveau mouvement se présentera à toutes les élections nationales, régionales et européennes. "Notre candidate ou notre candidat à l'élection présidentielle sera désigné(e) en commun par une procédure démocratique", ont expliqué les deux présidents.
"Faire face à la crise"
Pour les deux hommes, il y a "urgence", car "les Français, désabusés par les alternances, n'aperçoivent plus de solution politique au point d’être tenté par un extrémisme qui conduirait au chaos". Face à cette situation, "des signes de fragilité se multiplient, au sein même de certains courants républicains", ont-ils ajouté dans une allusion à l'UMP. "Aujourd'hui, la gravité de la situation nous oblige au rassemblement" afin de "faire face à la crise".
Un comité exécutif de l'UDI et de l'équipe dirigeante du MoDem assurera la coordination politique de la nouvelle formation. Tous les parlementaires du MoDem et de l'UDI en seront membres. Un bureau exécutif restreint sera désigné.
Avec dépêches